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Convoquer l’intelligence collective pour penser la ville pas à pas avec les usagers, tel est l’enjeu de pratiques urbaines collaboratives qui émergent aujourd’hui. À l’heure où l’implication citoyenne s’impose dans la fabrique urbaine, l’exposition “Co-urbanisme” explore différentes pistes et interroge les conditions de sa mise en oeuvre pour une meilleure collaboration entre les habitants et professionnels de la ville à travers 15 démarches, en France et à l’étranger.
Co-conception et gestion d’espaces publics, équipement éphémère support d’activation sociale, université foraine et espaces non programmés, outils de co-programmation, plan programme, open conception, les 15 démarches analysées dans cette exposition sont des innovations progressives ou ordinaires qui s’immiscent dans les rouages des projets urbains ou bien des innovations de rupture, qui transforment leur processus.
Selon l’atelier d’urbanisme Approche.s!, ces projets « ravivent souvent des principes de bon sens, gommés par les contraintes financières ou réglementaires. L’enjeu de cette démarche est de caractériser en quoi ces propositions viennent enrichir les approches classiques du projet urbain et comment elles ont été conduites. Il ne s’agit pas de solutions toutes faites. Chaque proposition est issue de situations particulières et de rencontres avec celles et ceux qui ont su les porter, s’en inspirer nécessite adaptation, hybridation méthodologique et détournement des outils habituels ».
Les équipes qui portent et conçoivent ces projets sont diverses : architectes, urbanistes, bureaux d’études hybrides, collectifs, designers ou acteurs culturels. Elles développent un savoir-faire pluriel, à la croisée de l’urbanisme et de l’humain. Des ateliers conduits au printemps dernier au Pavillon de l’Arsenal avec ces professionnels, des habitants et des chercheurs, ont permis d’identifier les projets et d’analyser leurs principes, méthodes et outils.
Urbanisme de l’ordinaire extraordinaire, ces démarches cherchent à susciter des relations de voisinage à toutes les échelles de territoire. Urbanisme d’expérimentation, elles défrichent et testent des possibles – en termes d’usages, d’aménagements mais aussi de rapports sociaux et de collaborations entre acteurs. Le plus souvent par des formes légères, elles s’appuient sur le “déjà là” et augmentent le potentiel des lieux. Donnant à voir la ville comme un écosystème, leurs modes d’intervention croisent les échelles d’espaces et de temps, tout en offrant une place à l’initiative des populations.