Un trésor de réemploi : la chenille du Centre Pompidou

Publication pour des stratégies architecturales et programmatiques de réutilisation des verres cintrés de la « chenille » du Centre Pompidou, par 169-architecture

Octobre 2018
Dans l’étude « Faire et refaire du verre », publiée en octobre 2018, 169-architectures développe des stratégies de réemploi pour imaginer d’autres issues que la décharge pour les deux mille vitrages courbes de la « chenille » du Centre Pompidou, véritable architecture iconique.



Octobre 2018 : Publication de l'étude Faire et refaire du verre

Inauguré en 1977, le Centre Pompidou (Renzo Piano et Richard Rogers, architectes) fait aujourd’hui l’objet d’une campagne de rénovation. Après quarante ans de vie, la «  chenille », nom donné aux escaliers mécaniques et aux coursives de la façade ouest, réclame sa mue : une rénovation de son enveloppe de verre dont les travaux commenceront fin 2018. S’agissant de quelque deux mille vitrages courbes, ce chantier représente un enjeu important de sauvegarde d’une ressource matérielle précieuse. Les verres de cette architecture iconique ont à l’évidence une valeur emblématique.

En 2017, le cabinet d’ingénierie Elioth, en charge de la rénovation de cette façade, a suggéré l’autoréemploi d’une partie des vitrages en mettant en avant les enjeux économiques et écologiques. Une large part des verres seraient démontés, nettoyés puis remis en place. Toutefois, cette stratégie ne suffisait pas à éviter la mise au rebut de plus de mille verres.

Lauréate de l’accélérateur FAIRE, l’agence 169 architecture a donc proposé de réfléchir, avec Elioth, à une autre issue que la décharge pour ces splendides composants. Cet ouvrage détaille cette stratégie. Elle met en lumière un devoir des concepteurs, lanceurs d’alerte pour faire tourner  la matière. Le texte décrit le gisement de cette « géométrie grise », clin d’oeil à l’exposition « Matière grise » présentée au Pavillon de l’Arsenal en 2014. Au fil des  pages, les propriétés de ce stock de matières finales sont caractérisées, dans le  but de leur redonner le statut de matières primaires : des éléments d’architectures  potentielles à venir. En dernière partie, trois esquisses illustrent plusieurs typologies de réemploi.

Ces propositions sont une main tendue aux collaborations, à tous les acteurs qui souhaiteraient construire un futur avec ces matières. Au-delà de cette démonstration, alors que Paris a été le théâtre des mises en oeuvre les plus sophistiquées du verre pendant les deux premières révolutions industrielles, il est urgent d’ouvrir un laboratoire urbain du réemploi du verre. Cette matière pérenne,  splendide et fragile réclame une expertise spécifique. À l’heure des transitions conjuguées – climat, énergie, matière –, comment composer une verrière, une  double peau avec un élément verrier de seconde main ? La publication que voici souhaite aussi catalyser cette réflexion théorique et pratique.



FAIRE ET REFAIRE DU VERRE
Éditions du Pavillon de l’Arsenal, octobre 2018
Conception graphique : Warmgrey
13 € / 17,5 x 25 cm / 52 pages

 


169-architecture
169 est un laboratoire d’architectures expérimentales, dédié à l’urbanisme des énergies renouvelables et l’architecture des matières renouvelables. 169 propose une approche singulière des réponses architecturales et urbaines en rassemblant des savoirs et des expériences pointues sur les questions énergétiques et constructives. 169 interroge pratiques architecturales et urbaines selon l’urgence d’une triple contrainte : épuisement des ressources, changement climatique et enjeux démographiques.



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Projet réalisé dans le cadre du programme FAIRE, accélérateur de projets architecturaux et urbains innovants

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