Jamais peut-être homme de théâtre ne fut autant lié à la capitale et à ses lieux de représentation. Acteur, metteur en scène et directeur de sa propre compagnie, Jean-Louis Barrault a successivement occupé et investi plus d’une quinzaine de lieux parisiens pour y mettre en jeu son art, recherche d’un « théâtre total ».
Durant ses nombreuses “ transhumances ”, il prouve sa capacité à adapter des théâtres traditionnels aux exigences de ses choix de répertoire par la création de petits espaces susceptibles de soutenir de nouveaux auteurs dramatiques et la pluridisciplinarité de ses activités, concerts, conférences, lectures ou récitals de poésie. Il s’approprie les bâtiments les plus divers, les modèle à sa convenance et les transforment en une « maison du théâtre », accueillante et chaleureuse, lieu de rencontre avec le public et d’échanges avec les créateurs de son temps comme Pierre Boulez, Jean Cocteau ou encore Bernard Zehrfuss.
L’exposition est ainsi une invitation à suivre Jean-Louis Barrault dans son périple parisien, des dorures du théâtre à l’italienne, dont il aime le passé chargé d’histoire, aux lieux les plus improbables dans lesquels il invente un nouveau théâtre.
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3 représentations exceptionnelles au Pavillon de l’Arsenal
ARTAUD- BARRAULT
Conçu et mis en scène par Denis Guénoun
Interprété par Stanislas Roquette
mercredi 29 juin à 20h
jeudi 30 Juin à 20h
vendredi 1er Juillet à 20h
entrée libre, réservation impérative : barrault@pavillon-arsenal.com
L’échange entre Antonin Artaud et Jean-Louis Barrault fut profond et durable. Artaud salua la première mise en scène de Barrault (Autour d’une mère, d’après Faulkner), par un texte retentissant, repris dans Le Théâtre et son double : « On peut dire que c’est cela le théâtre, ce que Jean-Louis Barrault en a fait ». Barrault consacre à Artaud de nombreuses pages dans ses livres, marqués par la trace du poète : « Il était d’une aristocratie fondamentale. Artaud était un prince. ». Surtout, Artaud adressa à Barrault quelques lettres, durant leur commune jeunesse parisienne, puis expédiées du Mexique, ou encore de Rodez, pendant l’épreuve violente de l’internement. C’est l’intégralité de ces lettres, peu connues – et d’une intensité stupéfiante – qui forme le cœur de ce travail conçu et dirigé par Denis Guénoun et interprété par Stanislas Roquette.
La présentation (durée : 1h) est précédée par la projection d’un montage d’archives (durée : 26 minutes) réalisé dans le cadre du Centenaire de Jean-Louis Barrault (Archives INA et Les Films Classiques. Montage : Marie Deroudille).
Spectacle réalisé avec
le soutien de la Fondation Bergé Yves Saint-Laurent
le concours de l’Ina, de la Fondation La Poste et du Pavillon de l’Arsenal.
Remerciements particuliers à Serge Malausséna, ayant-droit d’Antonin Artaud.