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Hier très largement utilisé dans les constructions parisiennes, l’emploi du plâtre, qui blanchit totalement la capitale au 17e siècle, diminue considérablement avec l‘avènement des bétons et matériaux de construction modernes. À l'heure où nous réinterrogeons nos modes de fabrication pour trouver des solutions plus vertueuses et moins carbonées, les architectes de l’agence ciguë étudient le potentiel de ce matériau endémique.
L’exposition Béton de plâtre et la publication qui l’accompagne retracent deux années de recherches pour explorer les assemblages possibles pour fabriquer des chapes post ciment. Au travers d'échantillons, des résultats des essais, de prototypes et de films, cette manifestation rend compte des études en laboratoire ainsi que des expérimentations menées en condition réelle. Cette manifestation s’inscrit aussi dans un processus de recherche plus long qui va aboutir à la construction d’un bâtiment à usage mixte atelier-logement à Montreuil puis à l’analyse in situ de la pérennité de ce nouveau matériau.
Avec l’appui de l'usine de transformation de gypse en plâtre Vieujot, située à Soisy-sous-Montmorency dans le Val d’Oise, des chercheurs du laboratoire Granulats et procédés d’élaboration des matériaux au sein du département Matériaux et structurede l’université Gustave Eiffel et du bureau d’étude Le sommer, les résultats de cette recherche confirment les hypothèses de départ. Les bétons de plâtre à base de réemploi de briques et tuiles mélangées présentent une très bonne résistance à la compression, au poinçonnement et à l'abrasion. Ceux à base de réemploi de béton pourraient être mobilisés pour leur capacité de masse et d'isolation acoustique. Et, quel que soit leur formulation, ils présentent un excellent bilan au regard de l’utilisation des ressources naturelles tout en émettant nettement moins de gaz à effet de serre qu’une chape de béton classique.
Soucieux d’explorer d’autres modes de fabrication à la croisée des métiers et savoir-faire du bâtiment, pour les architectes de ciguë, il ne s'agit pas de promouvoir le « tout-plâtre », mais plutôt de nourrir une réflexion plus globale face aux excès et aux contraintes qui caractérisent si bien notre époque. Le projet Béton de plâtre témoigne "de notre capacité, en tant qu’architectes, à porter un nouveau regard sur les ressources disponibles, à redéfinir notre rapport aux matériaux et à continuer de remettre en question les réflexes systémiques à l’œuvre dans la pratique contemporaine de la construction.