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La ville est morte, vive la maison. En déclenchant un confinement mondial, Covid-19 a paralysé la ville moderne et capitaliste du jour au lendemain, confrontant le monde à une nouvelle normalité. Nous vivons et travaillons à Paris et à Cologne, deux pays différents faisant face à une contrainte similaire du quotidien. L’état d’urgence a enfermé l’ensemble de la population 24 heures sur 24 à la maison, autorisant seulement une sortie de première nécessité par jour. Notre existence s’est donc résumée à une vie contenue entre nos quatre murs, les seules interactions sociales possibles In Real Life se déroulant dans la cage d’escalier ou bien au moment des courses quotidiennes, devenues l’unique sortie en public, seul contact assujetti au port obligatoire de l’auto-autorisation de sortie. Pendant l’isolation domestique, l’internet, le monde digital, les fenêtres et le balcon sont devenus notre seule prise avec le monde extérieur (Zoom sur les proches éloignés, familles élargies recomposées en ligne, relations professionnelles digitalisées ou voisins auparavant jamais considérés). Les bureaux et les espaces commerciaux vidés sont remplacés par une envolée sans précédent du télétravail, repoussant les limites de la résilience de la réunion des sphères professionnelle et privée sein de nos espaces de vie. La conséquence en est une multiplication phénoménale et inflationniste d’un nombre d’activités dans un même espace, dont la conception originelle n’a pas tenu compte et qui n’a ni les justes dimensions ni les dispositions appropriées. C’est le logement multitasking. Désormais l’unité d’habitation est forcée d’accueillir toutes les activités possibles : le télétravail, la garderie pour enfants, le homeschooling, l’apéro digital avec les copains, le vidéo conferencing, la salle de sport ou encore le cours yoga sur zoom, sans oublier l’ensemble des moyen d’animation des petits bouts de chou. Le contraste ne pouvait être plus fort: Là où les logements sont entièrement bondés, les plateaux de bureaux, et les quartiers d’activité demeurent complètement abandonnés depuis plusieurs mois : les bâtiments fantômes du Corona!
La question de la post-crise et du lendemain est évidente. En regardant le côté positif des choses, le lockdown nous a imposé un temps d’expérimentation des moyens de vivre et travailler dans un seul espace. Ni habitations, ni lieux de travail ; c’est la nécessité de concevoir des espaces sans qualités qui nous apparaît une évidence après cette expérience. Dans le sens d‘une coexistence urbaine équilibrée, la ville Post-Corona semble revendiquer un tissu urbain hétérogène à petite échelle afin de rompre avec la rigidité de la ville fonctionnelle et de l’approvisionner de toutes les qualités urbaines en même temps.
- Extension des espaces verts et libres adaptés à l‘interaction civique
- Amélioration des déplacements piétons / cyclistes
A travers le confinement, l‘état d‘urgence a limité la vie en ville à un rayon de 1km autour de la maison. Pendant cette suppression de liberté inédite, seules les courses essentielles pouvaient encore être effectuées à pied et/ou à vélo dans un délai de 5 à 15 minutes. La condition préalable pour ce fonctionnement est bien sûr un tissu urbain dense et varié doté de petits commerces et entreprises, ainsi qu’un espace public suffisamment vaste et vert. En effet l’impact du bannissement du trafic motorisé a libéré la ville d’un seul coup et s’est directement manifesté au niveau de l’espace urbain et de la circulation douce des citoyens. Dans les villes densément peuplées, l‘absence de circulation a changé profondément la façon dont les gens vivent ensemble, et dont ils s’approprient l’espace urbain, devenu un vrai terrain de jeux et d’expérimentations. Dans les métropoles européennes comme par exemple à Paris, l‘espace public s‘est transformé en très peu de temps en zones de rencontres temporaires empiétant sans contrainte sur l’infrastructure routière. De cette manière, la ville sans voiture a fait émerger des espaces sans qualités capables d’accueillir des activités diverses et variées : rencontres de quartier, jeux des enfants, salle de sport extérieur, chorale communautaire, scène de spectacle en plein air, jardinage collectif et pique-niques partagés. Au sens figuré, nous habitons une ville dans ses différents espaces comme nous habitons notre propre maison. Nos villes sont donc constituées de pièces de vie différentes s’intitulant « consommation », « plaisir », « travail » et « socialisation ». L‘expérience de ces dernières semaines a montré que ces pièces sont réparties de manière trop déséquilibrée. Aujourd’hui, l’obsolescence et le manque de résilience de la ville fonctionnelle sautent aux yeux : Les quartiers où la concentration des usages est trop unilatérale (quartiers d‘affaires, zones industrielles, centres commerciaux ou attractions touristiques) se sont complètement effacés au cours des quatre derniers mois. Dans le même temps, les zones résidentielles sans commerces de proximité ont souffert de cette offre insuffisante.
Il a fallu une pandémie pour que les habitants d’un immeuble développent un sentiment de communauté et de partage : Là où les immeubles l’ont rendu possible, les cours sont devenues des terrasses d’apéros entre voisins, les escaliers des salons de thé et les boîtes aux lettres le moyen d’échange de voisinage solidaire. Il s’avère que les espaces de passages et interstices ont considérablement amélioré la qualité de vie d‘un immeuble résidentiel de Corona City. Outre l‘espace de vie privé, le partage matériel et spatial à usage ouvert (bureau, salle de travail, salle de fêtes et de service ou appartement de visiteur) pourrait considérablement élargir l‘espace de vie, ce qui ne serait pas viable économiquement pour un seul foyer.
Pièce sans qualités agrandissant les logements de quelques m2 pour s’adapter au mieux aux différents usages (financement possible par l‘État/employeur)
On peut supposer qu‘à l‘avenir, les entreprises permettront de plus en plus aux employés de travailler à domicile en vue de l‘efficacité spatiale et de l‘optimisation économique. Afin d‘éviter que ces bâtiments et ces zones ne soient inoccupés, il faudra à court terme restructurer les zones d’activités précédemment occupées et, à long terme, les décentraliser à l’échelle de la ville. La redistribution de la surface de travail et son intégration partielle au sein du logement pourraient à l‘avenir permettre des environnements de travail plus adaptables et une expansion rentable du logement. Dans ce cas, un financement par l’employeur et / ou des fonds publics serait une solution. Une autre possibilité d’habitat innovant réside dans le concept d’un logement / atelier (Live‘n’Work). Même si les leçons de Covid - 19 annoncent de plus en plus la conception hybride travailler et habiter, ils soulèvent également la question essentielle des limites et de la transition directe entre ces deux usages.
La question de la post-crise et du lendemain est évidente. En regardant le côté positif des choses, le lockdown nous a imposé un temps d’expérimentation des moyens de vivre et travailler dans un seul espace. Ni habitations, ni lieux de travail ; c’est la nécessité de concevoir des espaces sans qualités qui nous apparaît une évidence après cette expérience. Dans le sens d‘une coexistence urbaine équilibrée, la ville Post-Corona semble revendiquer un tissu urbain hétérogène à petite échelle afin de rompre avec la rigidité de la ville fonctionnelle et de l’approvisionner de toutes les qualités urbaines en même temps.
VILLE I SANS QUALITÉS
- Quartiers sans qualités avec un mélange plus équilibré de zones de bureaux / de commerce / résidentielles- Extension des espaces verts et libres adaptés à l‘interaction civique
- Amélioration des déplacements piétons / cyclistes
A travers le confinement, l‘état d‘urgence a limité la vie en ville à un rayon de 1km autour de la maison. Pendant cette suppression de liberté inédite, seules les courses essentielles pouvaient encore être effectuées à pied et/ou à vélo dans un délai de 5 à 15 minutes. La condition préalable pour ce fonctionnement est bien sûr un tissu urbain dense et varié doté de petits commerces et entreprises, ainsi qu’un espace public suffisamment vaste et vert. En effet l’impact du bannissement du trafic motorisé a libéré la ville d’un seul coup et s’est directement manifesté au niveau de l’espace urbain et de la circulation douce des citoyens. Dans les villes densément peuplées, l‘absence de circulation a changé profondément la façon dont les gens vivent ensemble, et dont ils s’approprient l’espace urbain, devenu un vrai terrain de jeux et d’expérimentations. Dans les métropoles européennes comme par exemple à Paris, l‘espace public s‘est transformé en très peu de temps en zones de rencontres temporaires empiétant sans contrainte sur l’infrastructure routière. De cette manière, la ville sans voiture a fait émerger des espaces sans qualités capables d’accueillir des activités diverses et variées : rencontres de quartier, jeux des enfants, salle de sport extérieur, chorale communautaire, scène de spectacle en plein air, jardinage collectif et pique-niques partagés. Au sens figuré, nous habitons une ville dans ses différents espaces comme nous habitons notre propre maison. Nos villes sont donc constituées de pièces de vie différentes s’intitulant « consommation », « plaisir », « travail » et « socialisation ». L‘expérience de ces dernières semaines a montré que ces pièces sont réparties de manière trop déséquilibrée. Aujourd’hui, l’obsolescence et le manque de résilience de la ville fonctionnelle sautent aux yeux : Les quartiers où la concentration des usages est trop unilatérale (quartiers d‘affaires, zones industrielles, centres commerciaux ou attractions touristiques) se sont complètement effacés au cours des quatre derniers mois. Dans le même temps, les zones résidentielles sans commerces de proximité ont souffert de cette offre insuffisante.
IMMEUBLE D‘HABITATION I SANS QUALITÉS
Espaces d’usages variés partagés par l’ensemble de l’immeuble d’habitation (possibilité de reconversion en espace de vie)Il a fallu une pandémie pour que les habitants d’un immeuble développent un sentiment de communauté et de partage : Là où les immeubles l’ont rendu possible, les cours sont devenues des terrasses d’apéros entre voisins, les escaliers des salons de thé et les boîtes aux lettres le moyen d’échange de voisinage solidaire. Il s’avère que les espaces de passages et interstices ont considérablement amélioré la qualité de vie d‘un immeuble résidentiel de Corona City. Outre l‘espace de vie privé, le partage matériel et spatial à usage ouvert (bureau, salle de travail, salle de fêtes et de service ou appartement de visiteur) pourrait considérablement élargir l‘espace de vie, ce qui ne serait pas viable économiquement pour un seul foyer.
ESPACE DE TRAVAIL ET DE VIE I SANS QUALITÉS
Programme sans qualités (live‘n‘work, co-working, bureaux individuels, bureaux partagés, etc.)Pièce sans qualités agrandissant les logements de quelques m2 pour s’adapter au mieux aux différents usages (financement possible par l‘État/employeur)
On peut supposer qu‘à l‘avenir, les entreprises permettront de plus en plus aux employés de travailler à domicile en vue de l‘efficacité spatiale et de l‘optimisation économique. Afin d‘éviter que ces bâtiments et ces zones ne soient inoccupés, il faudra à court terme restructurer les zones d’activités précédemment occupées et, à long terme, les décentraliser à l’échelle de la ville. La redistribution de la surface de travail et son intégration partielle au sein du logement pourraient à l‘avenir permettre des environnements de travail plus adaptables et une expansion rentable du logement. Dans ce cas, un financement par l’employeur et / ou des fonds publics serait une solution. Une autre possibilité d’habitat innovant réside dans le concept d’un logement / atelier (Live‘n’Work). Même si les leçons de Covid - 19 annoncent de plus en plus la conception hybride travailler et habiter, ils soulèvent également la question essentielle des limites et de la transition directe entre ces deux usages.
LOGEMENT I SANS QUALITÉS
Le logement sans qualités est une référence au roman de Robert Musil « L’homme sans qualités », dont l’architecte colonais O.M. Ungers s‘est inspiré pour construire « la maison sans qualités » à Cologne afin de mettre en question les normes sociales de l’habitat. Inspirés par ces références nous proposons le logement sans qualités comme type d’habitat inconventionnel qui n‘a pas seulement une seule qualité, mais les possède en réalité toutes en même temps. Ainsi, cet habitat ouvre le champ des possibles aux futures évolutions d‘occupation (télétravail, atelier, bureau etc.)Schultearchitekten, Juin 2020