S’il a été tentant de quitter l’étroitesse des logements que propose la ville pour rejoindre la campagne, ce besoin d’espace et de nature révèle une nécessité à laquelle la métropole du XXIème siècle ne répond pas encore totalement. Le confinement, en réduisant drastiquement nos déplacements et notre consommation nous a plongés du jour au lendemain dans un retour aux fondamentaux. La limite de circulation d’un kilomètre autour du domicile nous a fait redécouvrir notre environnement proche. Si cette crise liée à la pandémie de la Covid-19 nous a plus que jamais bousculés sur notre mode de vie urbain, quelles leçons pouvons-nous en tirer ? Comment a évolué notre rapport à la nature, au local ? Vers quoi tend notre qualité de vie, en matière de logement, de déplacements quotidiens, de qualité de l’air et d’environnement ?
Dans son ouvrage Le patrimoine en question, l’historienne et théoricienne Françoise Choay invite à reconquérir notre « compétence d’édifier », identitaire, car propre à chaque civilisation, pour faire face à un urbanisme de plus en plus décontextualisé. La ville de Wuhan, épicentre de la Covid-19, en est un exemple. Les tours d’habitation, construites sur un même modèle et à un rythme effréné, effacent derrière elles terres agricoles et villages ruraux, pour laisser place à des paysages génériques et monotones.
Cette expérience de la proximité que nous avons vécue peut nous encourager à revoir nos modes de vie, dans un but collectif et pour un avenir meilleur. Ce futur rempli d’incertitudes engage les acteurs de la ville à s’investir dans cette perspective de renouveau et de résilience. Si les grands centres urbains ont égaré ce rapport à la nature et au local, pourtant intrinsèque à l’Homme, cette pandémie pourrait être le levier majeur d’une société en réconciliation avec son territoire.
Lorsque l’on parle d’architecture décontextualisée, on peut prendre comme exemple la ville de Wuhan, berceau et épicentre de la pandémie de la Covid-19, où développement urbain rime avec gated communities écrasant toute trace du territoire.