D’après les plus grands experts, les prochaines pandémies sont susceptibles de se produire plus fréquemment, de se propager plus rapidement, avec des répercussions humaines et économiques plus graves si nous ne sommes pas extrêmement prudents quant aux impacts possibles des choix que nous faisons aujourd'hui. [1]
La question de la santé a été un déterminant majeur dans la naissance de l’urbanisme. Le courant hygiéniste a largement structuré le développement des villes au XIXème siècle. La crise sanitaire que nous traversons est une opportunité pour relancer l’intérêt non pas d’un aménagement hygiéniste mais bien d’une approche de la santé plus globale qui se veut socio-écologique, à travers des démarches d’urbanisme favorable à la santé. L’OMS définit l’Urbanisme Favorable à la Santé en ces termes : « un type d’urbanisme favorable à la santé implique des aménagements qui tendent à promouvoir la santé et le bien-être des populations tout en respectant les trois piliers du développement durable. Il porte également les valeurs d’égalité, de coopération intersectorielle et de participation. »
Plus des deux tiers des maladies émergentes sont des zoonoses, c’est-à-dire des maladies dont le réservoir de l’agent infectieux est un animal sauvage. En détruisant les habitats naturels (déforestation, urbanisation…), l’action de l’homme favorise une plus grande proximité entre les espèces et le contact avec des agents infectieux.
Ressources, climat, santé, extinction des espèces sont donc les faces d’un même défi [2] : bâtir un environnement urbain soucieux des impacts sur la planète et sur les êtres qui l’habitent.
Et ce pour plusieurs raisons, exacerbées ou dévoilées par l’épidémie :
L’apparition progressive de « déserts médicaux », éloigne considérablement les populations fragiles du système de soins et nous invite à repenser les parcours d’accès aux soins et les conditions d’installation des nouvelles générations de professionnels de santé.
Le virus en tant que tel ne semble plus aujourd’hui le seul vecteur perçu de la crise actuelle. D’autres facteurs viennent s’articuler en raison peut-être d’une vitesse d’informations qui dépasse nos cadres habituels : le réchauffement climatique bien entendu; mais aussi plus récemment les mouvements sociaux planétaires sont aussi annonciateurs d’une mutation qui aura des impacts sur notre relations aux espaces publics et à la ville.
La question de la santé a été un déterminant majeur dans la naissance de l’urbanisme. Le courant hygiéniste a largement structuré le développement des villes au XIXème siècle. La crise sanitaire que nous traversons est une opportunité pour relancer l’intérêt non pas d’un aménagement hygiéniste mais bien d’une approche de la santé plus globale qui se veut socio-écologique, à travers des démarches d’urbanisme favorable à la santé. L’OMS définit l’Urbanisme Favorable à la Santé en ces termes : « un type d’urbanisme favorable à la santé implique des aménagements qui tendent à promouvoir la santé et le bien-être des populations tout en respectant les trois piliers du développement durable. Il porte également les valeurs d’égalité, de coopération intersectorielle et de participation. »
Plus des deux tiers des maladies émergentes sont des zoonoses, c’est-à-dire des maladies dont le réservoir de l’agent infectieux est un animal sauvage. En détruisant les habitats naturels (déforestation, urbanisation…), l’action de l’homme favorise une plus grande proximité entre les espèces et le contact avec des agents infectieux.
Ressources, climat, santé, extinction des espèces sont donc les faces d’un même défi [2] : bâtir un environnement urbain soucieux des impacts sur la planète et sur les êtres qui l’habitent.
Aménager des quartiers et des habitats plus favorables à la santé
Plusieurs indices sociologiques et épidémiologiques tendent à montrer que les quartiers et populations défavorisés seraient plus sévèrement touchés par la crise sanitaire [3]. La période de confinement n’a ainsi pas eu les mêmes impacts sur tous les territoires. La qualité de vie d’une famille diffère considérablement selon son lieu de résidence et la qualité de son logement, son degré de sécurité économique, sa situation familiale, son accès et sa maîtrise des outils numériques, ou encore selon la qualité de ses liens sociaux. Des appartements sans prolongement extérieurs, exigus, bien souvent suroccupés et sans possibilité d’échappatoire à l’intérieur même de l’immeuble… La forte densité ou la précarité du logement sont autant de facteurs susceptibles d'exposer davantage la population aux problèmes de santé.Et ce pour plusieurs raisons, exacerbées ou dévoilées par l’épidémie :
- La surexposition des populations défavorisées aux maladies chroniques
Maladies cardio-vasculaires et respiratoires, obésité, diabète, souffrances mentales... ; des pathologies typiquement urbaines liées à nos conditions et modes de vie (sédentarité, précarité, exposition aux pollutions…). Elles représentent autant de facteurs aggravants qui fragilisent la réponse du système immunitaire face aux maladies infectieuses. Les risques de comorbidités sont dès lors nettement plus élevés dans les milieux défavorisés.- L’éloignement de l’offre de soins
Le moindre recours aux soins constatés dans les quartiers défavorisés (et par là même un défaut d’information et de prévention face au virus) est directement lié à la raréfaction de l’offre de soin.L’apparition progressive de « déserts médicaux », éloigne considérablement les populations fragiles du système de soins et nous invite à repenser les parcours d’accès aux soins et les conditions d’installation des nouvelles générations de professionnels de santé.
- La privation du contact avec la nature
Cette période de confinement nous a montré combien nous sommes attachés aux espaces naturels proche de chez nous. Ils représentent des ressources précieuses pour la biodiversité et l’adaptation au changement climatique des villes, mais ce sont aussi des lieux très bénéfiques pour notre bien-être et notre santé mentale[4]. La privation de ce contact liée au confinement peut être une source de souffrances voire de désordres psychiques.- La précarité des conditions de logement
La forte densité ou la précarité du logement sont autant de facteurs susceptibles d'exposer davantage la population aux problèmes de santé. Privés de square et de cour de récréation, les enfants en sont les premières victimes avec comme pire conséquence, l’augmentation des violences domestiques[5] et le temps prolongé devant les écrans pour les plus jeunes enfants.Le virus en tant que tel ne semble plus aujourd’hui le seul vecteur perçu de la crise actuelle. D’autres facteurs viennent s’articuler en raison peut-être d’une vitesse d’informations qui dépasse nos cadres habituels : le réchauffement climatique bien entendu; mais aussi plus récemment les mouvements sociaux planétaires sont aussi annonciateurs d’une mutation qui aura des impacts sur notre relations aux espaces publics et à la ville.
Yann Moisan et Marine Gouezel, Juin 2020
[1] IPBES - Article d’expert invité de l’IPBES proposé par les professeurs Josef Settele, Sandra Díaz et Eduardo Brondizio1 et le Dr Peter Daszak2 le 27 avril 2020 - Les mesures de stimulation liées au COVID-19 doivent sauver des vies, protéger les moyens de subsistance et sauvegarder la nature pour réduire le risque de futures pandémies.
[2] Jacques Ferrier, « La ville dense a trahi ses habitants », Métropolitiques, 27 avril 2020. URL : https://www.metropolitiques.eu/La-ville-dense-a-trahi-ses-habitants.html
[3] https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/infographies-coronavirus-les-populations-defavorisees-plus-vulnerables-face-a-l-epidemie_3917541.html
[4] https://theconversation.com/pourquoi-la-nature-nous-fait-du-bien-les-scientifiques-expliquent-92959
[5] Augmentation de 20 % des appels pour violences sur enfants constatée après trois semaines de confinement en France - Secrétaire d’État à la protection de l’enfance, 9 avril 2020.