Face à l’urgence sanitaire du printemps 2020, face aux mutations sociétales, face à une réalité radicalement complexifiée, accélérée, depuis les années 60, fondée sur la croyance au progrès en toute chose, la vie urbaine devient le révélateur d’une crise. Otages du marché mondialisé, citoyens, politiques, économistes, philosophes, artistes ou architectes, nous constatons que c’est au moment où la démocratie semble s’affaiblir que nous nous voyons obligés d’intervenir pour préserver l’habitabilité de notre monde, c’est-à-dire un monde où le souci de l’éthique sociale et spatiale est privilégié à la recherche des intérêts particuliers à court terme. Dans ce monde vacillant, il est maintenant nécessaire d’encourager fortement une initiative citoyenne capable de porter l’intérêt collectif à longue échéance.
Dans le logement se manifeste ainsi remarquablement un paradoxe : l’aspiration individuelle se heurte à la nécessité de cohabiter, et le besoin d’un ancrage est contredit par l’exigence de flexibilité liée aux mutations de la vie contemporaine. Alors que depuis 50 ans de grandes quantités de normes et de recommandations ont été produites, et qu’une grande rationalisation des processus de programmation et de conception ont été mises en œuvre pour améliorer la qualité et le confort du logement, force est de reconnaitre qu’un décalage subsiste souvent entre les projets réalisés et les aspirations quotidiennes réelles des habitants, amenant à un défaut d’appropriation et à des détériorations prématurées. Il faut pour remédier à cela questionner nos nouveaux modes d’invention du réel urbain ; participatifs, écoresponsables et expérimentaux. Il est aujourd’hui nécessaire de déployer un point de vue plus large dans le temps et dans l'espace, de permettre l’émergence de solutions plus innovantes, grâce à une réelle montée en gamme de la participation citoyenne dans les instances décisionnaires. L’habitant, le citoyen, ne doit plus être considéré comme un spectateur passif à éduquer, mais comme un expert de sa propre expérience avec lequel il faut réellement compter. A la différence des années 60, nous ne dessinons plus aujourd'hui de simples machines à habiter pour des citadins isolés mais plutôt des potentialités d’expériences futures pour des usagers, des communautés et des cultures connectés et informés d'une façon qui était inimaginable avant l’arrivée des technologies numériques. Aidée par ces outils, la co-création n’est pas un épiphénomène ou une mode, mais un changement de paradigme profond permettant une mutation infinie de l’architecture dans le temps et l’espace qui remplacera à terme les modes traditionnels de conception. Par la pratique à grande échelle des méthodes et outils participatifs, il s’agit d’encourager l’individu à sortir de son isolement pour l’inscrire dans une perspective capacitante et altruiste nécessaire au bien-être de notre société et de chacun de ses composants.
Dans le logement se manifeste ainsi remarquablement un paradoxe : l’aspiration individuelle se heurte à la nécessité de cohabiter, et le besoin d’un ancrage est contredit par l’exigence de flexibilité liée aux mutations de la vie contemporaine. Alors que depuis 50 ans de grandes quantités de normes et de recommandations ont été produites, et qu’une grande rationalisation des processus de programmation et de conception ont été mises en œuvre pour améliorer la qualité et le confort du logement, force est de reconnaitre qu’un décalage subsiste souvent entre les projets réalisés et les aspirations quotidiennes réelles des habitants, amenant à un défaut d’appropriation et à des détériorations prématurées. Il faut pour remédier à cela questionner nos nouveaux modes d’invention du réel urbain ; participatifs, écoresponsables et expérimentaux. Il est aujourd’hui nécessaire de déployer un point de vue plus large dans le temps et dans l'espace, de permettre l’émergence de solutions plus innovantes, grâce à une réelle montée en gamme de la participation citoyenne dans les instances décisionnaires. L’habitant, le citoyen, ne doit plus être considéré comme un spectateur passif à éduquer, mais comme un expert de sa propre expérience avec lequel il faut réellement compter. A la différence des années 60, nous ne dessinons plus aujourd'hui de simples machines à habiter pour des citadins isolés mais plutôt des potentialités d’expériences futures pour des usagers, des communautés et des cultures connectés et informés d'une façon qui était inimaginable avant l’arrivée des technologies numériques. Aidée par ces outils, la co-création n’est pas un épiphénomène ou une mode, mais un changement de paradigme profond permettant une mutation infinie de l’architecture dans le temps et l’espace qui remplacera à terme les modes traditionnels de conception. Par la pratique à grande échelle des méthodes et outils participatifs, il s’agit d’encourager l’individu à sortir de son isolement pour l’inscrire dans une perspective capacitante et altruiste nécessaire au bien-être de notre société et de chacun de ses composants.
Benjamin Loiseau, Juin 2020