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Tout le monde suppute. Attendez ! Je regarde en l’air. Une bonne idée passe : « verdir mieux avec moins », ça le fait non, le verdissement frugal des villes ?
Trêve de facétie : qui, chez les bâtisseurs, aurait l’impérieuse envie de faire autrement qu’au XXe siècle ? Parce qu’à vrai dire, la machine prophétique et l’action partagent peu. « Écrire n’est pas décrire. Peindre n’est pas dépeindre » savait Georges Braque.
Prédire, c’est fait, depuis longtemps déjà. Je fais court : 1896, le Prix Nobel de Chimie 1903 Svante Arrhenius publie un article « Sur l’influence de l’acide carbonique dans l’air sur la température au sol » ; 1931, dans Regards sur le monde actuel, le philosophe Paul Valéry comprend que « le temps du monde fini commence » ; 1968, le Club de Rome commande au laboratoire de Denis Meadows MIT un rapport (1972) qui annonce clairement qu’il ne peut pas y avoir de croissance infinie sur une terre finie sans dommages écologiques majeurs. J’en oublie, saute des étapes. 1987, le rapport Brundtland ; 1990, le premier rapport du GIEC.
Puis, les outils sont arrivés : en 1993, la procédure de construction environnementale suisse Minergie ; 1995, la britannique BREEAM Building Research Establishment Environmental Assessment Method ; 1996, la française HQE Haute Qualité environnementale et l’allemande PassivHaus ; 1999, la nord-américaine LEED Leadership in Energy and Environmental Design. Enfin, mille engagements, chartes, décrets, lois internationales et nationales, qui corroborent les propos des précurseurs.
Nous sommes en 2020, trente ans plus tard. Bientôt 2025, au quart du XXIe siècle au train où l’histoire accélère. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Les gouvernements n’en finissent toujours pas de reporter les réglementations thermiques et de les asservir à l’énergie nucléaire. Les lobbies continuent leurs travaux de sape. Peut-être y a-t-il une meilleure information et moins de bonne conscience ? Mais sûrement pas moins de green washing ; la fascination de la machine tourne à plein régime et les spécialistes de la peinture verte sur la misère environnementale sont débordés…
Le secteur de la construction et du bâtiment est resté trop longtemps hors radar des analyses d’impacts environnementaux, alors qu’au niveau mondial, les bâtiments représentent près de 40% des émissions de gaz à effet de serre et 36% de la consommation totale d’énergie.
Si pour prédire, c’est bon. Pour agir, ça ne va pas ! Souvenons-nous des livres de Stéphane Hessel : « Indignez-vous » se vend à des millions d’exemplaires, puis « Engagez-vous » à quelques milliers. Les bâtisseurs ne peuvent pas s’indigner et se protéger derrière une prédiction : « je vous l’avais bien dit ». Ils sont engagés pour réparer et adapter l’établissement humain. C’est leur mission collective.
La difficulté est dans l’action : on y est toujours trop seul. C’est pourquoi, nous bâtisseurs engagés de longue date, ensemble depuis plus de deux ans dans le mouvement de la Frugalité Heureuse etCréative, soutenue par la société civile, n’avons pas attendu le Covid-19 pour nous réunir, partager nos solutions et bâtir pour l’avenir. Nous savons comment faire et avons déjà mis en œuvre les solutions architecturales et techniques de demain. Nous ne sommes certainement pas les seuls à savoir que faire[1]. Par contre, nombreux, groupés pour y parvenir, nous nous attachons à le mettre en œuvre, à le faire.
Auparavant impensable dans un tel milieu de compétition, nous ne sommes pas en concurrence. Nous concourrons au même but : mieux avec moins. Nous ne demandons pas l’autorisation de faire différemment. Nous ne l’aurions pas. Nous agissons et faisons. Alors surtout qu’on ne nous empêche pas de faire !
On peut encore et toujours nous rejoindre sur www.frugalite.org
Trêve de facétie : qui, chez les bâtisseurs, aurait l’impérieuse envie de faire autrement qu’au XXe siècle ? Parce qu’à vrai dire, la machine prophétique et l’action partagent peu. « Écrire n’est pas décrire. Peindre n’est pas dépeindre » savait Georges Braque.
Prédire, c’est fait, depuis longtemps déjà. Je fais court : 1896, le Prix Nobel de Chimie 1903 Svante Arrhenius publie un article « Sur l’influence de l’acide carbonique dans l’air sur la température au sol » ; 1931, dans Regards sur le monde actuel, le philosophe Paul Valéry comprend que « le temps du monde fini commence » ; 1968, le Club de Rome commande au laboratoire de Denis Meadows MIT un rapport (1972) qui annonce clairement qu’il ne peut pas y avoir de croissance infinie sur une terre finie sans dommages écologiques majeurs. J’en oublie, saute des étapes. 1987, le rapport Brundtland ; 1990, le premier rapport du GIEC.
Puis, les outils sont arrivés : en 1993, la procédure de construction environnementale suisse Minergie ; 1995, la britannique BREEAM Building Research Establishment Environmental Assessment Method ; 1996, la française HQE Haute Qualité environnementale et l’allemande PassivHaus ; 1999, la nord-américaine LEED Leadership in Energy and Environmental Design. Enfin, mille engagements, chartes, décrets, lois internationales et nationales, qui corroborent les propos des précurseurs.
Nous sommes en 2020, trente ans plus tard. Bientôt 2025, au quart du XXIe siècle au train où l’histoire accélère. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Les gouvernements n’en finissent toujours pas de reporter les réglementations thermiques et de les asservir à l’énergie nucléaire. Les lobbies continuent leurs travaux de sape. Peut-être y a-t-il une meilleure information et moins de bonne conscience ? Mais sûrement pas moins de green washing ; la fascination de la machine tourne à plein régime et les spécialistes de la peinture verte sur la misère environnementale sont débordés…
Le secteur de la construction et du bâtiment est resté trop longtemps hors radar des analyses d’impacts environnementaux, alors qu’au niveau mondial, les bâtiments représentent près de 40% des émissions de gaz à effet de serre et 36% de la consommation totale d’énergie.
Si pour prédire, c’est bon. Pour agir, ça ne va pas ! Souvenons-nous des livres de Stéphane Hessel : « Indignez-vous » se vend à des millions d’exemplaires, puis « Engagez-vous » à quelques milliers. Les bâtisseurs ne peuvent pas s’indigner et se protéger derrière une prédiction : « je vous l’avais bien dit ». Ils sont engagés pour réparer et adapter l’établissement humain. C’est leur mission collective.
La difficulté est dans l’action : on y est toujours trop seul. C’est pourquoi, nous bâtisseurs engagés de longue date, ensemble depuis plus de deux ans dans le mouvement de la Frugalité Heureuse etCréative, soutenue par la société civile, n’avons pas attendu le Covid-19 pour nous réunir, partager nos solutions et bâtir pour l’avenir. Nous savons comment faire et avons déjà mis en œuvre les solutions architecturales et techniques de demain. Nous ne sommes certainement pas les seuls à savoir que faire[1]. Par contre, nombreux, groupés pour y parvenir, nous nous attachons à le mettre en œuvre, à le faire.
Auparavant impensable dans un tel milieu de compétition, nous ne sommes pas en concurrence. Nous concourrons au même but : mieux avec moins. Nous ne demandons pas l’autorisation de faire différemment. Nous ne l’aurions pas. Nous agissons et faisons. Alors surtout qu’on ne nous empêche pas de faire !
On peut encore et toujours nous rejoindre sur www.frugalite.org
Philippe Madec, Mai 2020