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Depuis deux mois, les autorités, relayées par les médias, s’acharnent à nous imposer la distanciation sociale. Pourquoi sociale ? L’impératif pour lutter contre la propagation du virus est bien la distanciation physique ! Et cela a eu des effets très pervers d’isolement social, car même si de nombreuses relations se sont maintenues par des moyens technologiques de visio à distance, l’isolement a été réel et douloureux pour de nombreuses personnes.
La notion d’espace public devient alors primordiale : Elle s’oppose à la notion d’espace privé dans laquelle on doit se confiner. Et dans cette période particulière, avec la fermeture des lieux de sociabilité, restaurant, bars, etc., l’espace public prend tout son sens, c’est le lieu de la rencontre.
Avec les restrictions de circulation d’un kilomètre, notre environnement proche est devenu notre univers. Et beaucoup ont arpenté les espaces publics de leur quartier. Ils ont pu en apprécier la tranquillité, l’air soudainement devenu respirable, le chant des oiseaux devenu audible. Ils ont pu vivre l’espace public autour de chez eux différemment.
Avec la fin du confinement et le maintien des gestes barrières, nous devons aborder la mobilité dans la ville différemment.
L’espace public est trop souvent le parent pauvre des projets d’aménagement. C’est un investissement lourd pour les collectivités, dans la mise en œuvre et ensuite dans la gestion et l’entretien. Et c’est un raisonnement fonctionnaliste qui est déroulé. Le dimensionnement des trottoirs est régi par les normes liées à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite : un trottoir fait 1,40m car c’est le passage nécessaire à un fauteuil roulant. Les voies de circulation sont dimensionnées selon le trafic attendu, de même que le stationnement. Et s’il reste de la place et que le sous-sol n’est pas encombré de réseaux, quelques arbres seront plantés. Le calcul des flux de circulation sont réalisés, mais les flux de piétons ou vélos attendus ne sont quasiment jamais évalués.
Dans la vie post confinement, celle des gestes barrières, les rencontres et les déplacements doivent se faire à un mètre les uns des autres. La jauge des transports en commun est restreinte pour conserver la distance entre les personnes, et la mobilité active est encouragée : en vélo ou à pieds. L’espace public à plus d’un mètre les uns des autres n’est pas possible sur une grande majorité des trottoirs de nos villes, on ne se croise pas sur un trottoir de 1,40m. Nos espaces publics ne sont majoritairement pas adaptés pour accueillir les piétons convenablement.
Peut-être devrions nous revoir nos priorités. Ne plus considérer que le plus fort (la voiture) est prioritaire, qu’il doit prendre la place principale et que la fluidité de sa circulation est à privilégier. Le dimensionnement des flux piétons et vélos (les plus faibles et les moins polluant) doit aussi être considéré.
Demain, l’espace public doit d’abord prendre en compte les piétons (que nous sommes tous) et les vélos, et ensuite organiser les circulations motorisées dans les artères qui le permettent et hiérarchiser les voiries pour permettre à tous de circuler paisiblement.
De plus, l’espace public n’est pas uniquement fonctionnel, dédié aux déplacements. Il est aussi l’espace pour se rencontrer, pour se poser et contempler la ville, la vie, papoter, lambiner, déambuler, se retrouver les uns les autres, par hasard ou non. Préservons la place de ces échanges.
Lors du confinement, nous avons pu voir qu’il y avait des animaux en ville, ils ont pu profiter de ce court répit pour apparaitre. Avec l’isolement et le temps pour réfléchir, beaucoup de personnes ont pris conscience de l’importance de la place de la nature et de la biodiversité dans leur vie. Et si nous lui laissions aussi une vraie place sur l’espace public ?
Prenons le temps de nous poser les bonnes questions, changer de paradigme et réfléchir à ce que nous voulons vraiment pour l’espace public, à ce que signifie « public », et que la mobilité n’est pas forcément le plus vite possible, mais peut être le plus agréablement possible.
Prenons conscience que l’espace public est le bien de tous, que nous devons tous en prendre soin, que nous ne vivons pas chacun dans un couloir réservé, mais bien tous ensemble sur un espace à partager. Un nouveau mode de gestion pourrait voir le jour, avec des espaces appropriables, gérés par des associations, des riverains, des volontaires, comme cela voit déjà le jour sur certaines friches. Ils peuvent devenir des espaces plantés, des potagers, des lieux de rencontre et de représentation, sans pénaliser les finances publiques.
Cela permettrait d’amplifier par des espaces extérieurs, les logements.
Cela permettrait de contrebalancer le modèle du pavillon avec son jardin privé, le modèle de la propriété privée comme but ultime, nécessitant des rubans toujours plus longs de goudron et de surfaces prises à l’agriculture et la biodiversité.
Aujourd’hui, réfléchissons plutôt à améliorer nos espaces publics pour y être bien, y jardiner, y séjourner, à nous créer un bien commun, commun aux hommes, aux arbres, aux animaux, à la flore.
La notion d’espace public devient alors primordiale : Elle s’oppose à la notion d’espace privé dans laquelle on doit se confiner. Et dans cette période particulière, avec la fermeture des lieux de sociabilité, restaurant, bars, etc., l’espace public prend tout son sens, c’est le lieu de la rencontre.
Avec les restrictions de circulation d’un kilomètre, notre environnement proche est devenu notre univers. Et beaucoup ont arpenté les espaces publics de leur quartier. Ils ont pu en apprécier la tranquillité, l’air soudainement devenu respirable, le chant des oiseaux devenu audible. Ils ont pu vivre l’espace public autour de chez eux différemment.
Avec la fin du confinement et le maintien des gestes barrières, nous devons aborder la mobilité dans la ville différemment.
L’espace public est trop souvent le parent pauvre des projets d’aménagement. C’est un investissement lourd pour les collectivités, dans la mise en œuvre et ensuite dans la gestion et l’entretien. Et c’est un raisonnement fonctionnaliste qui est déroulé. Le dimensionnement des trottoirs est régi par les normes liées à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite : un trottoir fait 1,40m car c’est le passage nécessaire à un fauteuil roulant. Les voies de circulation sont dimensionnées selon le trafic attendu, de même que le stationnement. Et s’il reste de la place et que le sous-sol n’est pas encombré de réseaux, quelques arbres seront plantés. Le calcul des flux de circulation sont réalisés, mais les flux de piétons ou vélos attendus ne sont quasiment jamais évalués.
Dans la vie post confinement, celle des gestes barrières, les rencontres et les déplacements doivent se faire à un mètre les uns des autres. La jauge des transports en commun est restreinte pour conserver la distance entre les personnes, et la mobilité active est encouragée : en vélo ou à pieds. L’espace public à plus d’un mètre les uns des autres n’est pas possible sur une grande majorité des trottoirs de nos villes, on ne se croise pas sur un trottoir de 1,40m. Nos espaces publics ne sont majoritairement pas adaptés pour accueillir les piétons convenablement.
Peut-être devrions nous revoir nos priorités. Ne plus considérer que le plus fort (la voiture) est prioritaire, qu’il doit prendre la place principale et que la fluidité de sa circulation est à privilégier. Le dimensionnement des flux piétons et vélos (les plus faibles et les moins polluant) doit aussi être considéré.
Demain, l’espace public doit d’abord prendre en compte les piétons (que nous sommes tous) et les vélos, et ensuite organiser les circulations motorisées dans les artères qui le permettent et hiérarchiser les voiries pour permettre à tous de circuler paisiblement.
De plus, l’espace public n’est pas uniquement fonctionnel, dédié aux déplacements. Il est aussi l’espace pour se rencontrer, pour se poser et contempler la ville, la vie, papoter, lambiner, déambuler, se retrouver les uns les autres, par hasard ou non. Préservons la place de ces échanges.
Lors du confinement, nous avons pu voir qu’il y avait des animaux en ville, ils ont pu profiter de ce court répit pour apparaitre. Avec l’isolement et le temps pour réfléchir, beaucoup de personnes ont pris conscience de l’importance de la place de la nature et de la biodiversité dans leur vie. Et si nous lui laissions aussi une vraie place sur l’espace public ?
Prenons le temps de nous poser les bonnes questions, changer de paradigme et réfléchir à ce que nous voulons vraiment pour l’espace public, à ce que signifie « public », et que la mobilité n’est pas forcément le plus vite possible, mais peut être le plus agréablement possible.
Prenons conscience que l’espace public est le bien de tous, que nous devons tous en prendre soin, que nous ne vivons pas chacun dans un couloir réservé, mais bien tous ensemble sur un espace à partager. Un nouveau mode de gestion pourrait voir le jour, avec des espaces appropriables, gérés par des associations, des riverains, des volontaires, comme cela voit déjà le jour sur certaines friches. Ils peuvent devenir des espaces plantés, des potagers, des lieux de rencontre et de représentation, sans pénaliser les finances publiques.
Cela permettrait d’amplifier par des espaces extérieurs, les logements.
Cela permettrait de contrebalancer le modèle du pavillon avec son jardin privé, le modèle de la propriété privée comme but ultime, nécessitant des rubans toujours plus longs de goudron et de surfaces prises à l’agriculture et la biodiversité.
Aujourd’hui, réfléchissons plutôt à améliorer nos espaces publics pour y être bien, y jardiner, y séjourner, à nous créer un bien commun, commun aux hommes, aux arbres, aux animaux, à la flore.
Elise Arnoux, Mai 2020