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Le monde d’après ? Mais nous sommes déjà dedans. Déjà dans l’après.
Les décideurs, les « sachants », les politiques, les économistes et les philosophes sont déjà à l’œuvre.
Et c’est heureux. Sûrement font-ils du mieux qu’ils peuvent, sûrement la pression est grande. Que ne donnerai-je être parmi eux ? La page n’est pas blanche mais tout est à écrire malgré tout.
Je suis journaliste. Non, je suis humaniste et je me sers des mots, de ma curiosité intellectuelle et de ma très grande empathie pour partager - grâce à ce que j’ai appris à faire - ce que j’apprends chaque jour. Partager individuellement pour s’élever collectivement. Généreusement.
Ce n’est pas dire aux autres ce qu’ils doivent penser, c’est donner à penser aux autres, recueillir leurs réactions, leurs émotions et leur donner matière pour ensuite l’ajouter à celles d’autres, pour construire, pour emplir les vides de notions utiles, qui ont du sens. Rien de palpables, point d’objets, juste de la valeur. Du sens pour l’humanité, en tant qu’êtres vivants. Du sens pour le vivant tout entier et que la chaîne vive en harmonie. Ah ! si je pouvais interviewer les arbres, les renards, les antilopes et la steppe, si je pouvais interroger les étoiles.
Dire mon espoir
Emmanuelle, Agnès, Valentin, Philippe, Guillaume, Alice, Clémence, Valérie et vous tous, lecteurs, auteurs, participants, confinés… je vous remercie. Il m’a fallu quelque temps pour digérer les colères, les idées, les injonctions et les stupeurs pour en faire quelque chose de, je l’espère, constructif. J’ai cherché ma colère mais résolument elle est passée. Dans la vie, je m’énerve, je m’agace, je m’insurge mais jamais la colère ne m’habite longtemps pour que je puisse lui accorder des propriétés d’énergie. Elle me transcende quelques minutes, me laisse souvent pantoise et interdite, puis, dans un second temps, elle m’interroge et me permet d’aller de l’avant. D’agir. De celles qui puisent leur énergie dans le but, dans l’utilité, dans la nécessité de faire. Pour une utilité collective. Et je sais que c’est là que je vous ai trouvé. Dans cette utilité de faire, de penser et d’agir pour le bien commun. Simplement, nous n’y sommes pas arrivés par les mêmes chemins. Qu’importe ? L’essentiel est dans la transformation. Dans ce que nous ferons de nos idées, de nos ressentis, de nos émotions et de nos lucidités. J’espère que toute cette matière recueillie, tous ces mots et ces maux pour certains nous emmèneront vers un ailleurs meilleur pour l’avenir de la planète et de tous ses habitants.
Les décideurs, les « sachants », les politiques, les économistes et les philosophes sont déjà à l’œuvre.
Et c’est heureux. Sûrement font-ils du mieux qu’ils peuvent, sûrement la pression est grande. Que ne donnerai-je être parmi eux ? La page n’est pas blanche mais tout est à écrire malgré tout.
Je suis journaliste. Non, je suis humaniste et je me sers des mots, de ma curiosité intellectuelle et de ma très grande empathie pour partager - grâce à ce que j’ai appris à faire - ce que j’apprends chaque jour. Partager individuellement pour s’élever collectivement. Généreusement.
Emplir les vides de sens
Journaliste, intellectuel, humaniste, cela ne veut pas dire se gargariser de bons mots ni de pensées vaines.Ce n’est pas dire aux autres ce qu’ils doivent penser, c’est donner à penser aux autres, recueillir leurs réactions, leurs émotions et leur donner matière pour ensuite l’ajouter à celles d’autres, pour construire, pour emplir les vides de notions utiles, qui ont du sens. Rien de palpables, point d’objets, juste de la valeur. Du sens pour l’humanité, en tant qu’êtres vivants. Du sens pour le vivant tout entier et que la chaîne vive en harmonie. Ah ! si je pouvais interviewer les arbres, les renards, les antilopes et la steppe, si je pouvais interroger les étoiles.
Vivre de confinements
Et si le monde qui nous attend n’était fait que de confinements ? pour tous. Le monde va devenir meilleur, c’est une évidence. Ne suis-je pas devenue la belle personne que je suis (oui, je suis une très belle personne) à force de confinements ? oui, oui, à force de combattre mes frustrations dues aux confinements ? de confinements qui ne disent pas leurs noms. Confinement social, confinement économique, confinement culturel, confinement sociétal. Et si demain, grâce au confinement du covid-19, tout un chacun devenait meilleur ? tout ce temps qui est « offert », contraint, pour penser à soi et sur ce que chacun peut apporter aux autres et au monde. Vivre le confinement est fécond si tant est que nous le souhaitions.Je ressens de l’apaisement
J’ai été tellement en colère, contre la société, contre les règles construites sans que j’aie pu donner mon avis, contre ce monde et ses tentations qui le rendent inaccessible au plus grand nombre d’entre nous. Être confinée m’apaise, la compétition s’arrête, mon orgueil se panse, le confinent me permet de me recentrer sur mes envies de vie, sur mon moi vivant, sur mon corps, sur mon être tout entier. Le confinement permet à d’autres de briller et à moi de les admirer. Moi qui aie tellement soif de justice, tellement envie de plus d’équité. Le confinement me tait et me permet de voir que d’autres, plus que moi encore, ont besoin d’être vus, reconnus, insérés. Le confinement me rend une liberté que l’ambition m’a longtemps confisquée. N’est-ce pas heureux ?La conséquence de lancer
Nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Greta Thunberg a fait des émules. Jusqu’à présent spectatrice de ce jeune âge combiné à tant de combativité, interrogative quant à sa capacité réelle à faire changer le monde, elle me dit que son action a lancé de l’espoir, de la motivation et de l’énergie chez les inertes. Le lancement de ses alertes, ses injonctions à changer nos modes de vie, de transports, de culture, de production… sont autant de moteurs pour que chacun participe à son niveau à changer quelque chose d’utile à l’équilibre de la planète.La connaissance est nourricière
L’inconscience empêche la mise en œuvre. Pour agir sur le monde, il faut d’abord le comprendre puis choisir de l’entretenir, de le changer ou de le faire évoluer. Pour s’emparer des situations, il faut y plonger. Le covid-19 nous met le nez dedans. Maintenant, nous savons qu’un pire est possible pour l’humanité. Un pire à grande échelle. Acceptons ce fait et agissons. Changeons.Le confinent bouleverse les marchés
Et si demain, faire du business était « porter secours » ? Formation accélérée à être enseignant pour les parents, argumentaire implacable d’accepter le télétravail pour les réfractaires, changement de paradigme qui donne à être considérées comme très honorables les petites mains, la situation que nous vivons a des vertus bouleversantes. Et si demain, ailleurs que dans un texte ou un hommage, être quelqu’un de bien était la norme de la réussite ? exit l’argent sur le compte en banque, bienvenu les égos « dénombrilisés » ! Imaginez un business fait de bonnes intentions : je te donne mon temps, tu me donnes ta connaissance. Je te donne des légumes et je te paie en « plats cuisinés ». Je te donne un meuble et tu me paies « en masques confectionnés ». Au prorata, non pas de mon avidité mais à la mesure de tes moyens. Et si nous nous agitions tant que nous n’ayons plus besoin jamais des faiseurs de marchés ? Et si demain, exploiter l’autre était un délit ? Et si demain n’étaient célèbres que les vertueux ? les vert-eux. La planète s’épuise, secourons-la. Aidons-la à se ressourcer. Déjà, l’horizon se dégage, ici à la compagne, le village voisin se détache plus nettement sur la ligne d’horizon. Et si, nous passions de « nos aînés nous l’avaient bien dit », à autre chose. Et si nous permettions aux suivants de dire que « nos aînés ont bien fait ».Dire mon espoir
Emmanuelle, Agnès, Valentin, Philippe, Guillaume, Alice, Clémence, Valérie et vous tous, lecteurs, auteurs, participants, confinés… je vous remercie. Il m’a fallu quelque temps pour digérer les colères, les idées, les injonctions et les stupeurs pour en faire quelque chose de, je l’espère, constructif. J’ai cherché ma colère mais résolument elle est passée. Dans la vie, je m’énerve, je m’agace, je m’insurge mais jamais la colère ne m’habite longtemps pour que je puisse lui accorder des propriétés d’énergie. Elle me transcende quelques minutes, me laisse souvent pantoise et interdite, puis, dans un second temps, elle m’interroge et me permet d’aller de l’avant. D’agir. De celles qui puisent leur énergie dans le but, dans l’utilité, dans la nécessité de faire. Pour une utilité collective. Et je sais que c’est là que je vous ai trouvé. Dans cette utilité de faire, de penser et d’agir pour le bien commun. Simplement, nous n’y sommes pas arrivés par les mêmes chemins. Qu’importe ? L’essentiel est dans la transformation. Dans ce que nous ferons de nos idées, de nos ressentis, de nos émotions et de nos lucidités. J’espère que toute cette matière recueillie, tous ces mots et ces maux pour certains nous emmèneront vers un ailleurs meilleur pour l’avenir de la planète et de tous ses habitants.
Dominique Julien, Mai 2020
confinée en Picardie
confinée en Picardie