◀︎  Et demain

11 mai 2020

Faire société, faire lieu, faire lien

DVTup

Aujourd’hui, la crise que nous traversons oblige le plus grand nombre à reconsidérer la direction prise par notre société.
Le développement de nos cités, de notre société, ne prête pas suffisamment attention au vivant de manière générale et à l’humain en particulier, à ses besoins vitaux de santé, d’éducation, d'ergonomie, de partage, de rencontre, de plaisir. Sur la base de ce constat, DVTup n’a eu de cesse, depuis sa création, de se positionner et  d’agir pour des cités plus inclusives, solidaires et heureuses. Nous utilisons les espaces communs comme vecteurs d’épanouissement des relations sociales et leviers d’un développement équilibré entre les humains et leur environnement. C’est avec vous, collectivités, bailleurs, promoteurs, maîtres d’oeuvre, entreprises, habitants, usagers, que nous relevons ces défis au quotidien.
De nombreuses voix s’élèvent pour une relance verte et inclusive, mettant l’accent sur la solidarité et la mise “hors marché” des biens communs. Nous les rejoignons. Nous restons néanmoins vigilants face au risque de dérive du système productif dans un contexte de grandes tensions sociales et économiques. 

Un futur qui en vaille la peine.

Après le confinement, suivra une reprise progressive pendant laquelle perdureront la distanciation physique, l’angoisse du contact et du lien. Nous ne devons pas laisser ces peurs s’installer. Nous avons choisi de reprendre le chemin des projets participatifs dans l’espace physique et de nous saisir de l’urgence à répondre aux enjeux de cette crise pour nous propulser dans un monde fait de personnes et de relations.  

Nous le ferons en toute sécurité.

Il serait facile de tomber dans le tout numérique afin de maintenir le sentiment de sécurité. Nous ne pouvons pas nier que les nouvelles technologies nous ont permis de maintenir le contact avec nos proches, d’assurer la continuité de certaines activités. Mais au-delà du fait que le numérique, à la différence des espaces publics, restreint nos échanges au cadre du monde connu et aux interlocuteurs que nous avons déjà pour habitude de côtoyer, il se trouve aussi limité par la fracture numérique et par l’appropriation variable des outils selon les territoires et les publics. Le potentiel est cependant énorme et nous continuerons de combiner les outils tout en veillant à ne pas creuser encore plus les inégalités sociales. 

Nous le ferons de manière inclusive en sublimant la richesse des relations humaines.

La recherche de solutions rapides pour reprendre le cours de nos vies a mis sous le feu des projecteurs l’urbanisme tactique. On le présente comme un nouvel outil qui permettra d’adapter la ville aux contraintes du déconfinement :  des pistes cyclables temporaires pour remplacer les axes de circulation routiers, désengorger les transports en commun, ou encore pour élargir les espaces piétons afin que les individus puissent respecter les gestes barrières. Cette mise à l’agenda de l’urbanisme tactique, et son application rapide par les collectivités, laisse présager la naissance de politiques publiques dédiées, dont on ne peut que se réjouir. Cette manière de faire la ville plus agile, rapide et moins coûteuse, DVTup la soutient depuis ses débuts. Elle ne doit cependant pas être amputée de ce qui en fait un réel outil de résilience, c’est-à-dire sa facilité de mise en oeuvre par tout un chacun et donc sa capacité à impliquer le plus grand nombre dans la réaction aux crises. L’urbanisme tactique, oui, mais sous une approche démocratique horizontale, génératrice de lien social et de responsabilisation des citoyens, plutôt que sous un angle descendant hygiéniste et élaboré sans prise en compte des usagers, de leurs besoins et de leurs capacités.

Nous le ferons avec les communautés locales en nous appuyant sur leur puissance d’action.

Nous devons apprendre de ce que la crise a révélé de grand. Les réseaux de voisinage et l’échelle locale ont fait la preuve des capacités de coopération des communautés permettant la résilience, la solidarité et la continuité des services quand parfois la puissance publique ne le pouvait pas. La valeur ainsi produite remet fondamentalement en cause notre vision étriquée de l’économie. Nous défendons l’idée que le développement de lieux et de solutions par leurs usagers crée une externalité positive en générant une économie locale plus dynamique par une attractivité commerciale accrue, des filières locales et une valeur immobilière renforcées, la baisse des coûts liés à la sécurité et à la santé. A ce jeu, les villes secondaires et les territoires ruraux sont bien souvent porteurs d’initiatives innovantes.

Nous le ferons à travers le prisme des bénéfices apportés à la société.

Quand 17% de la population du Grand Paris quitte la région à l'annonce du confinement, nous devons réfléchir à la qualité de vie qu’offrent les métropoles. Au delà des nécessaires préoccupations écologiques, c’est la question de l’échelle et de la taille des communautés humaines qui est à remettre en perspective.

Nous le ferons à toutes les échelles, du village à la grande métropole en passant par les organisations.

Vous êtes nombreux aujourd’hui à vous demander COMMENT ? Comment repenser la place de l’humain dans son environnement, dans la cité, dans les organisations, dans vos projets ?
Nous le ferons avec vous en permettant la collaboration et la participation, en mobilisant les communautés locales et l’expertise d’usage, en visant la création de valeur sociale. Nous le ferons en replaçant l’humain au coeur de vos projets et de vos organisations. Car nous désirons un futur qui en vaille la peine.

Eulalie Blanc, Zélia Bobillier-Chaumont, Julie Heyde, Mai 2020