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Dans le monde d'avant, nous avons sérieusement cru en la mise en œuvre de solutions abstraites d'hébergement pour sans-abri, migrants, et autres mal-nommés et malmenés. Nous avons milité mille fois pour qu'en nombre des espaces soient ouverts, créés, réquisitionnés, et pour que ces innombrables corps sans toit y soient mis à l'abri. Nous avons laissé entendre que la crise pouvait s'énoncer en langage mathématique et qu'une politique digne de ce nom pouvait consister en une arithmétique élémentaire : aux surnuméraires, des places en plus. Dans le monde d'avant, nous avons écrit, plaidé, manifesté, que faire l'hospitalité pouvait et devait consister en une opération de prise en charge et que, par conséquent, des administrations devaient en être tenues comptables, responsables. Nous avons laissé entendre qu'accueillir nécessitait un effort de gestion et que nous, citoyens engagés, avions à forcer la main du gestionnaire.
Dans le monde d'après, peut-être aurons-nous acquis que seuls nos rapprochements rendent la vie respirable, que ce sont des gestes de soin et d'attention qui font l'hospitalité, non des opérations de gestion de flux et d'administration de solutions massives. C'est ce en quoi consiste précisément le Très Grand Hôtel : un contre-centre d'hébergement inscrit dans la cité et dont l'infrastructure s'avère, en tout premier lieu, la solidarité d'ores et déjà active qu'une politique digne de ce nom aurait à accompagner, équiper, outiller, valoriser, faire s'intensifier et s'augmenter. C'est un projet architectural et urbain dont les fondations sont déjà existantes qu'il nous faut reconnaître, à partir desquelles il nous faut construire. C'est un projet d'abord pour Paris, puis pour mille autres territoires, que nous déclarerons au devant de l'UNESCO en 2021 comme l'une des mesures de sauvegarde de l'acte d'hospitalité reconnu au Patrimoine mondial. Tel est le chantier que nous ouvrons ce mois de mai et qui prendra la forme d'une publication hebdomadaire avec des pièces, des questions, des appels à témoignages, à avis, à idées. Pour ouvrir simplement, nous publions aujourd'hui cette vidéo-manifeste réalisée par Maëlle Berthoumieu à l'adresse du journal Le Monde qui a sélectionné le Très Grand Hôtel au Prix de l'Innovation Urbaine Le Monde Cities.
Dans le monde d'après, peut-être aurons-nous acquis que seuls nos rapprochements rendent la vie respirable, que ce sont des gestes de soin et d'attention qui font l'hospitalité, non des opérations de gestion de flux et d'administration de solutions massives. C'est ce en quoi consiste précisément le Très Grand Hôtel : un contre-centre d'hébergement inscrit dans la cité et dont l'infrastructure s'avère, en tout premier lieu, la solidarité d'ores et déjà active qu'une politique digne de ce nom aurait à accompagner, équiper, outiller, valoriser, faire s'intensifier et s'augmenter. C'est un projet architectural et urbain dont les fondations sont déjà existantes qu'il nous faut reconnaître, à partir desquelles il nous faut construire. C'est un projet d'abord pour Paris, puis pour mille autres territoires, que nous déclarerons au devant de l'UNESCO en 2021 comme l'une des mesures de sauvegarde de l'acte d'hospitalité reconnu au Patrimoine mondial. Tel est le chantier que nous ouvrons ce mois de mai et qui prendra la forme d'une publication hebdomadaire avec des pièces, des questions, des appels à témoignages, à avis, à idées. Pour ouvrir simplement, nous publions aujourd'hui cette vidéo-manifeste réalisée par Maëlle Berthoumieu à l'adresse du journal Le Monde qui a sélectionné le Très Grand Hôtel au Prix de l'Innovation Urbaine Le Monde Cities.
PEROU, Mai 2020