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Constatons. « …le Covid-19 montre les effets néfastes des inégalités dans toutes les sociétés » (Michelle BACHELET, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.) « Nous traversons aujourd’hui une épreuve commune… » (Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Le « 1 ». Avril 2020)
Le formidable avertissement que nous offre en 2020 cette pandémie va-t-il nous faire prendre conscience qu’il nous faut changer les rapports que nous entretenons, nous professionnels, avec les valeurs qu’imposent nos métiers ? Si éthique et économie, ensemble, soulèvent de nombreuses questions, que dire d’éthique et immobilier…
Questionnons. « Comment… rétablir une éthique là où toutes les normes morales ont été mises en cause par la pluralité des groupes sociaux… des attitudes utilitaristes ou des choix individualistes qui répugnent à se plier à des impératifs extérieurs… ? » (Jean-François Mattei, Ethique et économie. Ed. Manucius.)
Réfléchissons. « Nous sommes une communauté mondiale, et comme toutes les communautés, il nous faut respecter des règles pour pouvoir vivre ensemble. Elles doivent être équitables et justes, et cela doit se voir clairement… » (Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie.)
Méditons : « l’économie est une science morale » (Amartya Sen, prix Nobel d’économie.)
Souvenons-nous. En 2016, deux ans seulement après sa création, la Coalition IESC [1] diffuse 10 normes internationales d'éthique « pour les terres, les propriétés, la construction, les infrastructures et les professions connexes » fruits de l’harmonisation de codes de conduites existants. But affiché : « La création d'un ensemble de principes éthiques globaux aidera l'immobilier et les organisations professionnelles connexes à mieux promouvoir les valeurs qui permettent aux entreprises éthiques de prospérer. »
Interrogeons. « L’efficacité éthique de l’entreprise doit pouvoir apparaitre comme un modèle aux autres acteurs de la vie sociale ou économique (…) En dépassant les exigences des lois et règlementations, l’entreprise prétend, au nom de son efficacité se mettre directement au service du bien commun : celui de l’humanité» (Anne Salmon, Ethique et ordre économique. CNRS Editions)
Illustrons. (De la plus belle manière.) La Royal Institution of Chartered Surveyors (RICS), « Organisation professionnelle mondiale des métiers de l’immobilier , de l’urbanisme et de la construction », rappelle sur son site [2] qu’ «un comportement éthique est au cœur de ce que signifie être un professionnel. » La première des 5 normes d’éthique qu’elle édicte commande d’ « agir avec intégrité. » D’être « …honnête...» Et la quatrième, de « traitez les autres avec respect. » Et Franck Hovorka, son nouveau Président (2020/2023) d’ajouter : « Nous nous concentrerons… sur la promotion de nos normes éthiques et de nos codes de bonnes pratiques afin de garantir la confiance envers la profession. »
N’oublions pas. «…rien, pas même la régulation, ne pouvait remplacer la morale et que, sans « hommes justes », il n’y avait pas d’économie humaine. » Jean-Yves Naudet, Professeur d’économie et créateur du Centre de Recherches en éthique économique et des affaires et déontologie professionnelle. Et de poursuivre : « La moralisation du capitalisme… suppose l’exemplarité des dirigeants d’entreprises eux-mêmes … et enfin l’enseignement… de l’éthique économique et des affaires. »
Comparons. Sur l’exemplarité, le Code de déontologie des évaluateurs européens (TEGoVA - The European Group Of Valuers Associations) [3] énonce que « Les clients s’attendent à ce que l’évaluation soit élaborée par un évaluateur professionnel et qualifié qui respecte un code de déontologie obligatoire… fait preuve d’un comportement éthique…de transparence… » TEGoVA « exige que chaque association membre établisse, contrôle et applique un code… au moins équivalent au Code de déontologie des évaluateurs européens… »
Gardons présent. « Toute l’organisation de la vie économique, pour être durable, a besoin de s’appuyer d’abord sur un idéal moral très élevé. » (Gérard Collin. Initiation à la vie morale, civique et économique. Librairie Delagrave.)
Et encore. « L’entreprise se situe au cœur de la vie économique et sociale. Cela donne la mesure de ses responsabilités… envers la société toute entière. » (René Passet, Professeur d’économie.)
Elargissons le débat. « C’est donc dans un contexte de dévalorisation des piliers métaphysiques de notre société depuis 30 ans que l’entreprise peut représenter un point de ralliement. » Et «…toute société a besoin de projet collectif, de points de repère éthiques. Ce rôle stabilisateur de valeurs partagées, dans un monde où les institutions traditionnelles sont usées, semble être en partie dévolu à l’entreprise. » (Myke Burke.A chacun son style d’entreprise. InterEditions)
Osons. Que penser, en France, de l’arrivée si tardive du décret du 28 août 2015 fixant les règles constituant le code de déontologiepour un certain nombre de professions immobilières [4]? Comment ne pas être consterné par l’obligation de ne former nos agents immobiliers et autres administrateurs de biens que (seulement !) 2 heures tous les 3 ans à la déontologie? Et constater avec une profonde lassitude qu’il faille contraindre les professionnels en les menaçant de non-renouvellement de leur carte… Comment interpréter l’abîme existante entre les préconisations fortes et légitimes de nos organisations internationales et la timide tentative d’éthique en France ?
Le formidable avertissement que nous offre en 2020 cette pandémie va-t-il nous faire prendre conscience qu’il nous faut changer les rapports que nous entretenons, nous professionnels, avec les valeurs qu’imposent nos métiers ? Si éthique et économie, ensemble, soulèvent de nombreuses questions, que dire d’éthique et immobilier…
Questionnons. « Comment… rétablir une éthique là où toutes les normes morales ont été mises en cause par la pluralité des groupes sociaux… des attitudes utilitaristes ou des choix individualistes qui répugnent à se plier à des impératifs extérieurs… ? » (Jean-François Mattei, Ethique et économie. Ed. Manucius.)
Réfléchissons. « Nous sommes une communauté mondiale, et comme toutes les communautés, il nous faut respecter des règles pour pouvoir vivre ensemble. Elles doivent être équitables et justes, et cela doit se voir clairement… » (Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie.)
Méditons : « l’économie est une science morale » (Amartya Sen, prix Nobel d’économie.)
Souvenons-nous. En 2016, deux ans seulement après sa création, la Coalition IESC [1] diffuse 10 normes internationales d'éthique « pour les terres, les propriétés, la construction, les infrastructures et les professions connexes » fruits de l’harmonisation de codes de conduites existants. But affiché : « La création d'un ensemble de principes éthiques globaux aidera l'immobilier et les organisations professionnelles connexes à mieux promouvoir les valeurs qui permettent aux entreprises éthiques de prospérer. »
Interrogeons. « L’efficacité éthique de l’entreprise doit pouvoir apparaitre comme un modèle aux autres acteurs de la vie sociale ou économique (…) En dépassant les exigences des lois et règlementations, l’entreprise prétend, au nom de son efficacité se mettre directement au service du bien commun : celui de l’humanité» (Anne Salmon, Ethique et ordre économique. CNRS Editions)
Illustrons. (De la plus belle manière.) La Royal Institution of Chartered Surveyors (RICS), « Organisation professionnelle mondiale des métiers de l’immobilier , de l’urbanisme et de la construction », rappelle sur son site [2] qu’ «un comportement éthique est au cœur de ce que signifie être un professionnel. » La première des 5 normes d’éthique qu’elle édicte commande d’ « agir avec intégrité. » D’être « …honnête...» Et la quatrième, de « traitez les autres avec respect. » Et Franck Hovorka, son nouveau Président (2020/2023) d’ajouter : « Nous nous concentrerons… sur la promotion de nos normes éthiques et de nos codes de bonnes pratiques afin de garantir la confiance envers la profession. »
N’oublions pas. «…rien, pas même la régulation, ne pouvait remplacer la morale et que, sans « hommes justes », il n’y avait pas d’économie humaine. » Jean-Yves Naudet, Professeur d’économie et créateur du Centre de Recherches en éthique économique et des affaires et déontologie professionnelle. Et de poursuivre : « La moralisation du capitalisme… suppose l’exemplarité des dirigeants d’entreprises eux-mêmes … et enfin l’enseignement… de l’éthique économique et des affaires. »
Comparons. Sur l’exemplarité, le Code de déontologie des évaluateurs européens (TEGoVA - The European Group Of Valuers Associations) [3] énonce que « Les clients s’attendent à ce que l’évaluation soit élaborée par un évaluateur professionnel et qualifié qui respecte un code de déontologie obligatoire… fait preuve d’un comportement éthique…de transparence… » TEGoVA « exige que chaque association membre établisse, contrôle et applique un code… au moins équivalent au Code de déontologie des évaluateurs européens… »
Gardons présent. « Toute l’organisation de la vie économique, pour être durable, a besoin de s’appuyer d’abord sur un idéal moral très élevé. » (Gérard Collin. Initiation à la vie morale, civique et économique. Librairie Delagrave.)
Et encore. « L’entreprise se situe au cœur de la vie économique et sociale. Cela donne la mesure de ses responsabilités… envers la société toute entière. » (René Passet, Professeur d’économie.)
Elargissons le débat. « C’est donc dans un contexte de dévalorisation des piliers métaphysiques de notre société depuis 30 ans que l’entreprise peut représenter un point de ralliement. » Et «…toute société a besoin de projet collectif, de points de repère éthiques. Ce rôle stabilisateur de valeurs partagées, dans un monde où les institutions traditionnelles sont usées, semble être en partie dévolu à l’entreprise. » (Myke Burke.A chacun son style d’entreprise. InterEditions)
Osons. Que penser, en France, de l’arrivée si tardive du décret du 28 août 2015 fixant les règles constituant le code de déontologiepour un certain nombre de professions immobilières [4]? Comment ne pas être consterné par l’obligation de ne former nos agents immobiliers et autres administrateurs de biens que (seulement !) 2 heures tous les 3 ans à la déontologie? Et constater avec une profonde lassitude qu’il faille contraindre les professionnels en les menaçant de non-renouvellement de leur carte… Comment interpréter l’abîme existante entre les préconisations fortes et légitimes de nos organisations internationales et la timide tentative d’éthique en France ?
Emmanuel Versini, Mai 2020
[1] Site de l’IESC : www.ies-coalition.org / « Normes éthiques internationales - Cadre éthique applicable au marché immobilier mondial » 2016
[2] Site de la RICS : www.rics.org/fr
[3] Site de TEGOVA : www.tegovafrance.com
[4] Décret n° 2015-1090 applicable à certaines personnes exerçant les activités de transaction et de gestion des immeubles et des fonds de commerce