Les problématiques urbaines induites par la crise sanitaire du CoViD19 et ses multiples conséquences inédites,
montrent que nous devons désormais faire une place nouvelle à l’incertitude. L’après a déjà commencé, et il
interroge en priorité ce que nous sommes et « comment nous vivrons ensemble ».
TOUS HABITANTS
A mesure que les logiques spatiales de la pandémie se dessinent, l’ensemble des modes d’habiter doivent être réévalués par rapport à leur capacité de résistance aux chocs.
Les plus démunis qui représentent deux-tiers des citadins confinés dans le monde, ne peuvent survivre dans le cadre des mesures demandées et de ses incidences économiques. Il devient urgent d’anticiper de nouveaux droits- minimums pour l’ensemble des habitants pouvant vivre dans un environnement dégradé, en priorité au bénéfice des plus précaires.Concernant les plus éloignés du travail et au sujet de la priorité d’accès au logement, nous avons vu combien certaines activités essentielles à la vie, exigeaient d’assurer des solutions adaptées en cas de crise. Les infrastructures touristiques hôtelières, ont montré qu’elles pouvaient répondre à de nouvelles nécessités, en abritant les plus fragiles, mais aussi les ‘navetteurs’ de l’urgence. Nous pourrions penser des structures d’accueil duales, pouvant changer d’affectation selon les nécessités.
Pour une partie des habitants travaillant et vivant à l’étroit dans le cœur des métropoles, le télétravail massivement adopté, offre une alternative aux logiques de déplacements pendulaires et révèle pour certains de nouvelles opportunités résidentielles vers de plus grands logements. Les citadins devront réinvestir le sens d’un choix de vie collectif. Pour cela, le retour d’expérience de centaines de millions d’habitants comme celui du voisinage, devrait permettre d’imaginer des modes d’habiter plus résilients et inclusifs.
Alors, la question de l’habitat ne devrait plus être abordée de manière sectorielle, mais servir la résolution des prochains grands défis urbains.
SANTE DANS LA VILLE
La pandémie sollicite différemment les infrastructures de santé publique dans le monde, et interroge à chaque fois la place de la santé dans la ville.
Là où les principales infrastructures soignantes sont mobilisées, en première ligne, les services réorganisent tous leurs équipements pour éviter la saturation des capacités d’accueil. Cette nouvelle nécessité de grande flexibilité impactera la conception des futurs équipements hospitaliers comme leur rapport à la ville. Comment les futurs Campus Santé sauront-t-ils créer davantage de possibles synergies par une programmation urbaine adaptée. D’autres modèles s’appuient sur une infrastructure de santé cette fois numérique permettant de piloter en temps réel avec l’aide de l’intelligence artificielle, des actions de santé décentralisées, diffuses. Une forme de santé préventive, hors les murs, qui active les motivations d’un hygiénisme cette fois hybride – digital et urbain, capable de gérer dans certains cas les droits de circulation sur l’espace public. Ces modèles émergents interrogent selon nos cultures et défis respectifs, ce que nous appelons « villes intelligentes ».Plus proche de nous, certains modèles refusant l’utilisation encadrée des données personnelles, combattent l’épidémie de manière préventive et décentralisée par un maillage de pôles de santé pluridisciplinaires de proximité qui s’adaptent aux besoins locaux des patients. Ce réseau intermédiaire de santé qui semble répondre aux évolutions européenne, face à une population vieillissante qui s’éloigne des grands centres, pourrait participer à la réinvention du lien entre les services essentiels et les habitants.
RESILISENCE DES TERRITOIRES
Le basculement brutal des activités humaines rendues désormais précaires à toutes les échelles de la planète, réinterroge fondamentalement notre rapport à l’environnement et comment nous pouvons interagir positivement avec.
La fermeture progressive des frontières et le blocage des infrastructures internationales, vectrice de la pandémie, confirme la fragilité grandissante des territoires urbains globalisés et interdépendants. L’exemple des Cités-Etats globalisées et menacées d’insécurité alimentaire, renforce l’importance des solidarités entre régions et la robustesse des logistiques dédiées. Sur le plan sanitaire, le désengorgement de foyers de contagions par des avions sanitaires, des trains médicalisés et des navires hôpitaux, en est un autre exemple.
La réintroduction brutale du risque dans notre environnement nous sensibilise également à l’intérêt pour des territoires plus autonomes valorisant d’avantage les ressources locales et les filières courtes. Comme un milieu, dans lequel il y a interdépendance et co-développement de l’ensemble des conditions d’existence. Nous devrons intégrer davantage de gisements renouvelables aux modes de transformations vertueux pour des besoins résonnés et finement localisés. L’innovation frugale qui sera appelée en réponse, devrait s’appuyer sur l’armature des villes régionales comme une opportunité d’activer une géographie des chaines économiques prioritaires.
TOUS HABITANTS
A mesure que les logiques spatiales de la pandémie se dessinent, l’ensemble des modes d’habiter doivent être réévalués par rapport à leur capacité de résistance aux chocs.
Les plus démunis qui représentent deux-tiers des citadins confinés dans le monde, ne peuvent survivre dans le cadre des mesures demandées et de ses incidences économiques. Il devient urgent d’anticiper de nouveaux droits- minimums pour l’ensemble des habitants pouvant vivre dans un environnement dégradé, en priorité au bénéfice des plus précaires.Concernant les plus éloignés du travail et au sujet de la priorité d’accès au logement, nous avons vu combien certaines activités essentielles à la vie, exigeaient d’assurer des solutions adaptées en cas de crise. Les infrastructures touristiques hôtelières, ont montré qu’elles pouvaient répondre à de nouvelles nécessités, en abritant les plus fragiles, mais aussi les ‘navetteurs’ de l’urgence. Nous pourrions penser des structures d’accueil duales, pouvant changer d’affectation selon les nécessités.
Pour une partie des habitants travaillant et vivant à l’étroit dans le cœur des métropoles, le télétravail massivement adopté, offre une alternative aux logiques de déplacements pendulaires et révèle pour certains de nouvelles opportunités résidentielles vers de plus grands logements. Les citadins devront réinvestir le sens d’un choix de vie collectif. Pour cela, le retour d’expérience de centaines de millions d’habitants comme celui du voisinage, devrait permettre d’imaginer des modes d’habiter plus résilients et inclusifs.
Alors, la question de l’habitat ne devrait plus être abordée de manière sectorielle, mais servir la résolution des prochains grands défis urbains.
SANTE DANS LA VILLE
La pandémie sollicite différemment les infrastructures de santé publique dans le monde, et interroge à chaque fois la place de la santé dans la ville.
Là où les principales infrastructures soignantes sont mobilisées, en première ligne, les services réorganisent tous leurs équipements pour éviter la saturation des capacités d’accueil. Cette nouvelle nécessité de grande flexibilité impactera la conception des futurs équipements hospitaliers comme leur rapport à la ville. Comment les futurs Campus Santé sauront-t-ils créer davantage de possibles synergies par une programmation urbaine adaptée. D’autres modèles s’appuient sur une infrastructure de santé cette fois numérique permettant de piloter en temps réel avec l’aide de l’intelligence artificielle, des actions de santé décentralisées, diffuses. Une forme de santé préventive, hors les murs, qui active les motivations d’un hygiénisme cette fois hybride – digital et urbain, capable de gérer dans certains cas les droits de circulation sur l’espace public. Ces modèles émergents interrogent selon nos cultures et défis respectifs, ce que nous appelons « villes intelligentes ».Plus proche de nous, certains modèles refusant l’utilisation encadrée des données personnelles, combattent l’épidémie de manière préventive et décentralisée par un maillage de pôles de santé pluridisciplinaires de proximité qui s’adaptent aux besoins locaux des patients. Ce réseau intermédiaire de santé qui semble répondre aux évolutions européenne, face à une population vieillissante qui s’éloigne des grands centres, pourrait participer à la réinvention du lien entre les services essentiels et les habitants.
RESILISENCE DES TERRITOIRES
Le basculement brutal des activités humaines rendues désormais précaires à toutes les échelles de la planète, réinterroge fondamentalement notre rapport à l’environnement et comment nous pouvons interagir positivement avec.
La fermeture progressive des frontières et le blocage des infrastructures internationales, vectrice de la pandémie, confirme la fragilité grandissante des territoires urbains globalisés et interdépendants. L’exemple des Cités-Etats globalisées et menacées d’insécurité alimentaire, renforce l’importance des solidarités entre régions et la robustesse des logistiques dédiées. Sur le plan sanitaire, le désengorgement de foyers de contagions par des avions sanitaires, des trains médicalisés et des navires hôpitaux, en est un autre exemple.
La réintroduction brutale du risque dans notre environnement nous sensibilise également à l’intérêt pour des territoires plus autonomes valorisant d’avantage les ressources locales et les filières courtes. Comme un milieu, dans lequel il y a interdépendance et co-développement de l’ensemble des conditions d’existence. Nous devrons intégrer davantage de gisements renouvelables aux modes de transformations vertueux pour des besoins résonnés et finement localisés. L’innovation frugale qui sera appelée en réponse, devrait s’appuyer sur l’armature des villes régionales comme une opportunité d’activer une géographie des chaines économiques prioritaires.
Dans les métropoles, les défis portent moins sur la transformation des aménagements que sur l’usage des biens
communs dont il faudra demain garantir un accès équitable et accélérer par conséquent les politiques de
rééquilibrage. Au-delà du respect des consignes, les citoyens par des initiatives locales peuvent contribuer à la
gestion de crise en lien avec les pouvoirs publics, certains exemples le démontrent. A l’échelle des quartiers et des
territoires, des nouvelles formes de gouvernances publiques devraient favoriser et entretenir une résilience
également sociale, autrement, différentes sociétés d’Intelligence Artificielles déjà à l’œuvre en définiront selon
d’autres valeurs les termes.
Après l’urgence, la gravité des enjeux à venir doivent nous mobiliser dès maintenant pour définir les nouvelles priorités et défendre de formes de résiliences environnementales, sanitaires, sociales et économiques, et qui demanderait de façonner autrement nos territoires.
L’incertitude liée aux situations d’urgence a fait son apparition de manière systémique dans nos environnements. Sans profiter d’un recul historique, il nous est néanmoins possible d’observer la diversité des situations vécues, pour en formaliser les problématiques urbaines induites et préfigurer le sens de nos actions futures. Plus largement, cette crise interroge nos choix de société (modes de développements reposant sur la consommation et les déplacements) qui ne devraient désormais prioriser les objectifs de « santé environnementale » comme garantie de bien-être. Comment adapterons-nous nos systèmes d’informations face à l’inconnu ? Comment orienterions-nous la recherche et l’enseignement ? Comment stimulerons-nous l’imaginaire commun dans les différentes formes de loisirs et de culture ? Tous les acteurs de la ville devront rester vigilants et contribuer à toutes les échelles par des projets qui valorisent de formes de résiliences archipéliques.
Après l’urgence, la gravité des enjeux à venir doivent nous mobiliser dès maintenant pour définir les nouvelles priorités et défendre de formes de résiliences environnementales, sanitaires, sociales et économiques, et qui demanderait de façonner autrement nos territoires.
L’incertitude liée aux situations d’urgence a fait son apparition de manière systémique dans nos environnements. Sans profiter d’un recul historique, il nous est néanmoins possible d’observer la diversité des situations vécues, pour en formaliser les problématiques urbaines induites et préfigurer le sens de nos actions futures. Plus largement, cette crise interroge nos choix de société (modes de développements reposant sur la consommation et les déplacements) qui ne devraient désormais prioriser les objectifs de « santé environnementale » comme garantie de bien-être. Comment adapterons-nous nos systèmes d’informations face à l’inconnu ? Comment orienterions-nous la recherche et l’enseignement ? Comment stimulerons-nous l’imaginaire commun dans les différentes formes de loisirs et de culture ? Tous les acteurs de la ville devront rester vigilants et contribuer à toutes les échelles par des projets qui valorisent de formes de résiliences archipéliques.
Architecturestudio, Avril 2020