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Aujourd’hui, la façade est devenue notre principal tableau.
Depuis maintenant plus de quatre semaines de confinement, c'est un mur minéral et sec qui envahit nos champs de vision.
Un toit de zinc, de la pierre de taille, une surface rigide et structurée par des matériaux durs et froids. Froids, pas tant que ça finalement. On commence à sentir la chaleur vibrée, émanée du bâtiment la journée et continuée tout en inertie à être diffusée dans la soirée. Le soir, nous échangeons avec notre voisinage en direct, le tableau prend vie. C'est une rue de goudron qui nous sépare et nous met à distance.
Comment pourrais-je interagir avec eux autrement ? Comment faire en sorte de lisser ces températures qui étouffent nos villes ?
La vie est maintenant restreinte à l’échelle de l’immeuble d’habitation.
Ainsi, pour demain j'imagine une résilience organisée par bâtiment. Une sur-structure habillera la devanture tel un chantier en continu. Elle laissera aux habitants le soin d'étendre le linge, de jardiner, d’accrocher ou faire sécher des plantes. Sur les cotés, des réservoirs d'eau laisseront couler un fin filet dans des canaux horizontaux. Chacun aura son ruisseau. Les dimanches après-midi, la pêche aux canards et la fabrication de petits bateaux deviendront ainsi les activités favorites des petits et des grands.
Les pluies diluviennes que nous laissera le climat futur pourront alimenter les citernes de chaque étages. Filtrée, l'eau servira aux douches, à la lessive ou encore à la vaisselle. La peau structurelle du bâtiment permettra aussi la mise à disposition d'un réseau de poulies et de cordages. Pour les personnes âgées vivant dans les étages cela serait un moyen de monter les courses ou les colis des petits enfants. Mais pour tous, cette structure, abritée de la pluie par une pergola géante, leur permettra d'échanger entre eux les paniers. De micro-productions pourront se créer dans les étages et livrer leurs biens depuis la fenêtre.
Au pied de l’immeuble, les habitants jardineront, accompagnés de temps en temps par le berger de quartier. Ce métier, réinventé dans nos ville, pourra ouvrir à un rôle de médiateur et d’accompagnateur de rue. Habitués par les vas et viens du bétails les jardiniers en herbe pourront récolter l'or noir déversé par les animaux afin de fertiliser leurs potagers.
A partir de l'immeuble la ville réinvente son nouveau visage, loin de technologies blanches et aseptisées, elle met en exergue des moyens structurels et sociaux déjà à notre disposition pour créer des entités et identités typiques pour chaque quartiers et chaque ville.
Depuis maintenant plus de quatre semaines de confinement, c'est un mur minéral et sec qui envahit nos champs de vision.
Un toit de zinc, de la pierre de taille, une surface rigide et structurée par des matériaux durs et froids. Froids, pas tant que ça finalement. On commence à sentir la chaleur vibrée, émanée du bâtiment la journée et continuée tout en inertie à être diffusée dans la soirée. Le soir, nous échangeons avec notre voisinage en direct, le tableau prend vie. C'est une rue de goudron qui nous sépare et nous met à distance.
Comment pourrais-je interagir avec eux autrement ? Comment faire en sorte de lisser ces températures qui étouffent nos villes ?
La vie est maintenant restreinte à l’échelle de l’immeuble d’habitation.
Ainsi, pour demain j'imagine une résilience organisée par bâtiment. Une sur-structure habillera la devanture tel un chantier en continu. Elle laissera aux habitants le soin d'étendre le linge, de jardiner, d’accrocher ou faire sécher des plantes. Sur les cotés, des réservoirs d'eau laisseront couler un fin filet dans des canaux horizontaux. Chacun aura son ruisseau. Les dimanches après-midi, la pêche aux canards et la fabrication de petits bateaux deviendront ainsi les activités favorites des petits et des grands.
Les pluies diluviennes que nous laissera le climat futur pourront alimenter les citernes de chaque étages. Filtrée, l'eau servira aux douches, à la lessive ou encore à la vaisselle. La peau structurelle du bâtiment permettra aussi la mise à disposition d'un réseau de poulies et de cordages. Pour les personnes âgées vivant dans les étages cela serait un moyen de monter les courses ou les colis des petits enfants. Mais pour tous, cette structure, abritée de la pluie par une pergola géante, leur permettra d'échanger entre eux les paniers. De micro-productions pourront se créer dans les étages et livrer leurs biens depuis la fenêtre.
Au pied de l’immeuble, les habitants jardineront, accompagnés de temps en temps par le berger de quartier. Ce métier, réinventé dans nos ville, pourra ouvrir à un rôle de médiateur et d’accompagnateur de rue. Habitués par les vas et viens du bétails les jardiniers en herbe pourront récolter l'or noir déversé par les animaux afin de fertiliser leurs potagers.
A partir de l'immeuble la ville réinvente son nouveau visage, loin de technologies blanches et aseptisées, elle met en exergue des moyens structurels et sociaux déjà à notre disposition pour créer des entités et identités typiques pour chaque quartiers et chaque ville.
Charles Renault, Avril 2020