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Les crises (pandémie, catastrophes climatiques, krach boursier) révèlent les failles d'un système économique et social mais également d'un modèle de développement territorial.
Une séparation des lieux de production et de consommation
Notre modèle d'aménagement a perdu de sa résilience au fur et à mesure de la déconnexion entre les lieux de production et les lieux de consommation. Plusieurs processus marquants interdépendants ont été à l’œuvre :
Quelles en sont les conséquences ? Si la perte d'autonomie industrielle - renforcée par une fragmentation des chaines de production - est mise en avant par la pandémie actuelle, l'autonomie alimentaire des territoires est également faible.
En raison de l'urbanisation des terres naturelles mais aussi d'une politique agricole favorisant globalement les circuits longs, le taux d'autosuffisance alimentaire des 100 premières aires urbaines française n'est que de 2% selon le cabinet Utopies. Autrement dit, cette étude montre que 98% des aliments consommés à cette échelle territoriale est composée de produits agricoles « importés » alors que parallèlement les produits agricoles locaux sont exportés dans la même proportion.
Comment rendre notre modèle urbain davantage résilient tout en stoppant l’artificialisation ?
Les crises sont révélatrices des maux de notre système mais aussi des opportunités de changement. Les crises permettent d’enclencher et d'accélérer une transition.
Une transition vers davantage de résilience devra se traduire par une relocalisation des activités industrielles stratégiques et une sanctuarisation voire une reconstitution d'espaces agricoles au plus proche des lieux de vie.
Les villes moyennes et leurs aires urbaines sont le cadre idéal pour opérer ce changement de paradigme. Elles ont des atouts pour relocaliser l’activité secondaire notamment via des disponibilités foncières importantes et déjà artificialisées : friches industrielles ou commerciales, zones d’activités en déclin (25% d'entre-elles) ... Elles disposent également d'un potentiel de revitalisation majeur de leur centralité pour de l'habitat et du commerce.
Beaucoup de questions restent en suspens et à traiter pour façonner les urbanités de demain :
• Comment favoriser les commerces de proximité face à la croissance du commerce en ligne ?
• Comment réinventer les métropoles dont le cadre de vie se retrouve malmené par la succession de crises (confinement avec la pandémie, ilots de chaleur avec les épisodes caniculaires) ?
Pour qu'elle ne porte pas en elle les germes d'une future crise, notamment environnementale, cette transition devra assurément être celle de la sobriété foncière.
Une séparation des lieux de production et de consommation
Notre modèle d'aménagement a perdu de sa résilience au fur et à mesure de la déconnexion entre les lieux de production et les lieux de consommation. Plusieurs processus marquants interdépendants ont été à l’œuvre :
- Un processus demétropolisation, corollaire de la mondialisation des échanges, qui se caractérise par une hyperconcentration de l’emploi tertiaire dit "supérieur" et des fonctions de commandement dans une aire urbaine réduite. À contrario, les villes moyennes, supports du tissu industriel, connaissent une dynamique inverse.
Un processus d'étalement urbain et de séparation des principales fonctions urbaines. Face à l'extension du tissu urbain - davantage marquée autour des grandes agglomérations et des espaces littoraux - les activités agricoles, industrielles et artisanales, considérées comme peu « nobles » et surtout moins lucratives par leur valeur foncière, ont été peu à peu évincées et repoussées sans cesse plus loin.
Une perte d'autonomie industrielle et alimentaire
Quelles en sont les conséquences ? Si la perte d'autonomie industrielle - renforcée par une fragmentation des chaines de production - est mise en avant par la pandémie actuelle, l'autonomie alimentaire des territoires est également faible.
En raison de l'urbanisation des terres naturelles mais aussi d'une politique agricole favorisant globalement les circuits longs, le taux d'autosuffisance alimentaire des 100 premières aires urbaines française n'est que de 2% selon le cabinet Utopies. Autrement dit, cette étude montre que 98% des aliments consommés à cette échelle territoriale est composée de produits agricoles « importés » alors que parallèlement les produits agricoles locaux sont exportés dans la même proportion.
Comment rendre notre modèle urbain davantage résilient tout en stoppant l’artificialisation ?
Une opportunité pour la résilience territoriale
Les crises sont révélatrices des maux de notre système mais aussi des opportunités de changement. Les crises permettent d’enclencher et d'accélérer une transition.
Une transition vers davantage de résilience devra se traduire par une relocalisation des activités industrielles stratégiques et une sanctuarisation voire une reconstitution d'espaces agricoles au plus proche des lieux de vie.
Les villes moyennes et leurs aires urbaines sont le cadre idéal pour opérer ce changement de paradigme. Elles ont des atouts pour relocaliser l’activité secondaire notamment via des disponibilités foncières importantes et déjà artificialisées : friches industrielles ou commerciales, zones d’activités en déclin (25% d'entre-elles) ... Elles disposent également d'un potentiel de revitalisation majeur de leur centralité pour de l'habitat et du commerce.
Beaucoup de questions restent en suspens et à traiter pour façonner les urbanités de demain :
• Comment favoriser les commerces de proximité face à la croissance du commerce en ligne ?
• Comment réinventer les métropoles dont le cadre de vie se retrouve malmené par la succession de crises (confinement avec la pandémie, ilots de chaleur avec les épisodes caniculaires) ?
Pour qu'elle ne porte pas en elle les germes d'une future crise, notamment environnementale, cette transition devra assurément être celle de la sobriété foncière.
Benjamin Taveau, Avril 2020