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Ténor qui chante de l’opéra à sa fenêtre, applaudissements à 20 heures, DJ pour un balcon-concert, cours de gymnastique, jeux entre voisins ou encore simple sieste au soleil, la fenêtre a incarné pendant le confinement une figure d’évasion individuelle et une appartenance collective. Devenue l’objet de détournement fonctionnel toujours plus partagé, elle a été le signe d’une interaction avec l’environnement dépassant sa fonction initiale de source de lumière et d’aération.
Comment s’approprier un cadre déjà tracé ? De quelles manières investir un mètre carré supplémentaire ? Quel programme ajouter à son appartement ? La fenêtre en tant que projet permet d’imaginer de nouveaux modes de vie et devient l’outil constructif pour habiter la ville autrement, pendant et après la pandémie. Revendiquer l’habitation privée et le vivre-ensemble, construire/déconstruire notre façon de penser l’espace, transformer l’expérience du confinement en potentiel architectural sont autant de prérogatives soulevées avec légèreté par cette exposition qui s’articule autour des usages premiers : se reposer, se nourrir, communiquer, se faire plaisir, travailler, se défouler.
Cette recherche prospective interroge l’acte de construire dans un environnement codifié, dont la façade est tant l’épiderme que l’enjeu. Si elle s’appuie sur trois différentes typologies d’habitations parisiennes, immeubles haussmanniens, logements des faubourgs et tours nouvelles, elle s’affranchit des réglementations urbaines pour révéler les nouvelles interactions de voisinage nées pendant l’épidémie, concevoir des outils de réhabilitation et d’amélioration de l’existant, et offrir à chacun en toute liberté un mètre supplémentaire à programmer.