Au cours des seules années 2006 et 2007, plusieurs bâtiments livrés à Paris se sont distingués par des choix de couleurs très prononcés, quasi manifestes.
Les deux plus notables sont des bâtiments publics et de grande échelle: le musée du Quai Branly et l’Atrium du campus de Jussieu. Le phénomène se vérifie toutefois dans le domaine du logement et des petits équipements. Quittant l’actualité immédiate, on trouvera aussi dans les années 2000-2005 quelques bâtiments fortement colorés.
La couleur serait-elle une nouveauté en architecture? Sa forte présence actuelle a-t-elle des précédents, ou bien est-elle le dernier épisode, paroxystique, de l’ère postmoderne, le signe global d’une architecture décomplexée, définitivement détachée des pesanteurs dogmatiques du XXe siècle? De quel débat la couleur participe-t-elle réellement? D’un débat sur la forme, le style, l’ornement, le revêtement, ou plutôt sur la ville et ses règlements — lesquels ne comportent, pour Paris, aucune prescription particulière à ce propos —, sur l’économie du projet? De tous ces débats cumulés? Peut-être. La couleur a manifestement le mérite de susciter des questions, auxquelles il serait vain de prétendre apporter autant de réponses. Nous nous limiterons pour l’heure à la première: la couleur, nouveau matériau architectural, nouvelle donne pour la ville? L’histoire, on le verra, apporte des preuves régulières du contraire. En revanche, il est possible que l’architecture de ce début de XXIe siècle soit la plus colorée jamais produite jusqu’alors; et ce seul constat impose que l’on s’interroge sur les origines et les développements de ce phénomène, dans une ville historiquement considérée comme monochrome ou presque: Paris.
Ouvrage lauréat du “Concours des plus beaux livres français 2008"
La couleur serait-elle une nouveauté en architecture? Sa forte présence actuelle a-t-elle des précédents, ou bien est-elle le dernier épisode, paroxystique, de l’ère postmoderne, le signe global d’une architecture décomplexée, définitivement détachée des pesanteurs dogmatiques du XXe siècle? De quel débat la couleur participe-t-elle réellement? D’un débat sur la forme, le style, l’ornement, le revêtement, ou plutôt sur la ville et ses règlements — lesquels ne comportent, pour Paris, aucune prescription particulière à ce propos —, sur l’économie du projet? De tous ces débats cumulés? Peut-être. La couleur a manifestement le mérite de susciter des questions, auxquelles il serait vain de prétendre apporter autant de réponses. Nous nous limiterons pour l’heure à la première: la couleur, nouveau matériau architectural, nouvelle donne pour la ville? L’histoire, on le verra, apporte des preuves régulières du contraire. En revanche, il est possible que l’architecture de ce début de XXIe siècle soit la plus colorée jamais produite jusqu’alors; et ce seul constat impose que l’on s’interroge sur les origines et les développements de ce phénomène, dans une ville historiquement considérée comme monochrome ou presque: Paris.
Ouvrage lauréat du “Concours des plus beaux livres français 2008"