Le musée Carnavalet conserve un jeu de société en carton, assez extraordinaire, édité à la fin des années 1860, peut-être à l’occasion de l’Exposition universelle de 1867 qui présentait des « Jeux nouveaux cartonnés ». Le plateau de jeu reproduit le plan du Paris haussmannien sur lequel les principaux monuments, anciens et nouveaux, sont à restituer.
Les joueurs sont ainsi invités à « édifier » sur le plan de Paris, 57 architectures comme la gare du chemin de fer de Lyon, le Palais du Tribunal de Commerce, l’Hôtel-de-Ville, le Palais des Tuileries ou Saint-Etienne-Du-Mont… Les bâtiments miniatures, stylisés et en trois dimensions, prennent place au fil de la partie sur le plan imprimé. L’identité du bâtiment dépend ainsi de son implantation: les traditionnels jeux de l’oie des monuments parisiens en vogue sous Napoléon Ier et la Restauration, s’adressent au promeneur, identifient les monuments comme autant d’icônes. En revanche, dans le jeu du Nouveau Paris, le joueur devient urbaniste.
Le Paris haussmannien s’échafaude au gré des parties. Un joueur est autorisé à poser son édifice sur le plan dans la mesure où il peut restituer et raconter aux autres joueurs l’histoire de chaque construction. Pour gagner, le participant rebâtit Paris avec le plus de dextérité possible.
Promis à une large diffusion (la règle du jeu figure en quatre langues), le processus architectural que les joueurs s’approprient ainsi, légitime et glorifie la succession des règnes bâtisseurs jusqu’à celui de l’Empereur Napoléon III.
Cycle de conférences « Histoires haussmanniennes »
À l’occasion de la manifestation Paris Haussmann - Modèle de ville, le Pavillon de l’Arsenal accueille le musée Carnavalet - Histoire de Paris, fermé pour rénovation, et propose en partenariat une série de rencontres-conférences.