Le Pavillon de l'Arsenal invite tous les publics à venir découvrir et comprendre les fondements de l'architecture au travers de cours de cette université populaire animée par Richard Scoffier, architecte, philosophe, professeur des Écoles Nationales Supérieures d’architecture.
Après un premier cycle de cours sur les notions fondamentales de l’architecture d’aujourd’hui, un second sur les démarches emblématiques de notre contemporanéité, nous vous proposons pour les trois prochaines années une réflexion sur les édifices, que nous classerons en trois catégories : les transformateurs, les collecteurs et les incubateurs.Qu’est-ce qu’un musée, une bibliothèque, un théâtre, une salle de concert ? Qu’est-ce qu’un stade, une église, un monument, un tribunal ? Qu’est-ce qu’un marché, une école, un lieu de travail, un logement ? Nous considérerons d’emblée ces constructions comme des mécanismes chargés de nous aider à accomplir les actes fondamentaux de toute vie en société. D’abord, les transformateurs qui nous apprennent à voir, à lire, à nous mettre en scène, à écouter et ainsi à persévérer dans notre destin de sujet. Ensuite, les collecteurs qui nous invitent à nous rassembler pour être ensemble, méditer, nous souvenir ou juger afin que nous puissions mieux nous comprendre nous-même. Enfin, les incubateurs qui nous accompagnent discrètement dans tous les moments de notre vie quotidienne – au marché comme à l’école, au travail comme à la maison - pour nous souffler le mot à dire, le geste à accomplir.
THÉÂTRES
Ni esthétique, ni pédagogique, la machinerie théâtrale est essentiellement politique. Dans le monde grec, les habitants d’une ville entière venaient cycliquement s’assoir en demi-cercle au creux d’une colline pour être confrontés à la condition tragique de leur existence avant de reprendre leur place dans la cité. Ailleurs, les dispositifs complexes construits au XVIIIe siècle à Paris, Nantes ou Lyon associeront étroitement théâtre et place publique de manière à ce que les spectateurs puissent, une fois la représentation terminée, jouer leur propre rôle sur une scène ouverte face à la ville. Une mise en abyme parfaitement analysée et réactivée par Christian de Portzamparc dans son projet malheureux pour l’Opéra de la Bastille. Où un cadre de scène babylonien, à l’échelle de la place et de la capitale, maintenait d’immenses portes coulissantes pour mettre en scène la foule à la fin des spectacles. Jørn Utzon dans la baie de Sydney,Snøhetta dans le fjord d’Oslo ou Rafael Moneo entre l’embouchure dufleuve et la plage de Saint-Sébastien sauront jouer sur des contrastes puissants mettant en scène leurs lieux de la parole et du chant dans des paysages totalement décalés.