Le Pavillon de l'Arsenal invite tous les publics à venir découvrir et comprendre les fondements de l'architecture au travers de cours de cette université populaire animée par Richard Scoffier, architecte, philosophe, professeur des Écoles Nationales Supérieures d’architecture.
Après un premier cycle de cours sur les notions fondamentales de l’architecture d’aujourd’hui, un second sur les démarches emblématiques de notre contemporanéité, nous vous proposons pour les trois prochaines années une réflexion sur les édifices, que nous classerons en trois catégories : les transformateurs, les collecteurs et les incubateurs.
Qu’est-ce qu’un musée, une bibliothèque, un théâtre, une salle de concert ? Qu’est-ce qu’un stade, une église, un monument, un tribunal ? Qu’est-ce qu’un marché, une école, un lieu de travail, un logement ? Nous considérerons d’emblée ces constructions comme des mécanismes chargés de nous aider à accomplir les actes fondamentaux de toute vie en société. D’abord, les transformateurs qui nous apprennent à voir, à lire, à nous mettre en scène, à écouter et ainsi à persévérer dans notre destin de sujet. Ensuite, les collecteurs qui nous invitent à nous rassembler pour être ensemble, méditer, nous souvenir ou juger afin que nous puissions mieux nous comprendre nous-même. Enfin, les incubateurs qui nous accompagnent discrètement dans tous les moments de notre vie quotidienne – au marché comme à l’école, au travail comme à la maison - pour nous souffler le mot à dire, le geste à accomplir.
MUSÉES
Les cabinets de curiosités sont peu à peu sortis du palais pour s’organiser comme des espaces pédagogiques autonomes permettant d’appréhender l’évolution des formes artistiques de chaque pays et de donner le sentiment d’appartenir à une culture nationale. Ils tendent aujourd’hui à sortir de ce cadre pour aider leurs visiteurs à constituer, comme autant d’André Malraux ressuscités, leur propre musée imaginaire. Ainsi la fameuse Galerie du temps du Louvre de Lens, réalisée par SANAA en 2012, les plonge-t-elle dans un espace océanique où ils oublient chronologie et frontières pour tisser aléatoirement des correspondances entre des oeuvres appartenant à des époques différentes, des territoires éloignés. Ailleurs, le Guggenheim de Bilbao et la Fondation Vuitton de Frank Gehry accueillent des pèlerins venus du monde entier afin de leur permettre de développer leur potentiel imaginatif. Ce sont aussi des temples présentant des oeuvres singulières et non-reproductibles capables de réenchanter un monde d’ersatz et de copies, désabusé et désacralisé.