« A chaque fois, on a une échappée visuelle quand on rentre dans une pièce. On aime bien le fait de ne jamais être bloqué sur un mur quand on circule, c’est plutôt d’avoir toujours une fenêtre en face de soi quand on rentre, dans l’escalier d’avoir des transparences dans un sens dans l’autre, aussi depuis l’extérieur. Et puis des vues qui s’échappent vers le paysage lointain très beau. »
Etirée sur une longue bande inclinée à 15% d'un terrain maraîcher de Seine et Marne, cette maison à ossature métallique est une réinterprétation du paysage. Noyée dans la végétation, la maison se veut invisible. A l'extérieur les panneaux peints de la façade disparaissent comme une pixellisation chromatique du jardin. A l'intérieur un jeu de transparences lie le jardin bas et le jardin haut. Ces jardins, vécus comme une intériorité de grandes baies vitrée, fixes et surdimensionnées, mettent de manière opportuniste l'intérieur et l'extérieur en contact visuel, alors que de petits volets permettent de sentir les éléments.
L'étroitesse de la parcelle (14 m) nous a conduit à imaginer une maison très en longueur dont la faible largeur diminue l'impact visuel du bâtiment dans le jardin. Cette implantation maintient la lecture de la longueur de la parcelle et, par-là même, le souvenir des usages agricoles qui lui étaient liés. A l'intérieur, du séjour à la chambre, les pièces se développent le long de la pente. Du public au plus privé, les espaces organisés en demi niveaux pour être toujours au plus proche du jardin.
Faisant suite à la recherche pour "36 modèles pour une maison", ce projet illustre notre volonté de faire une maison d'auteur qui s'intègre avec intelligence et complicité à son contexte, pour le prix d'une maison de base de constructeur.
Le principe de construction est une ossature en HEA et HEB assemblée par encastrement et posée sur des massifs de fondations par plots.
Un bardage en acier galvanisé est fixé entre les poteaux, c'est lui qui donne l'étanchéité de la façade. Il est doublé par des panneaux de laine de roche et une contre cloison isolante type demi stil.
L'étanchéité est faite en toiture sur des bacs acier galvanisés, l'isolant a été spécialement taillé en forme de pyramide pour respecter le DTU tout en ayant la plus fine épaisseur d'acrotère.
Les menuiserie sont en profils acier Mannesman finition peinture époxy ral 9006.
Les Acrotères sont protégés par une couvertine formant bandeau en zinc.
A l'intérieur les cloisons sont toutes en placostyl.
Les sols sont en dallage ciment brut passé à l'hélicoptère. Ils sont coulés sur terre-plein ou sur bacs collaborants en acier galvanisé.
La façade verte est constituée par une véture en panneau ciment bois inert VIROC fixée sur des lisses en acier galvanisés. l'ensemble est revêtu d'une peinture plastique pommelée mise au point avec les peinture Tollens exclusivement pour ce projet. Elle décline 7 niveaux de vert répartis suivant les dominantes chromatiques du jardin. - Emmanuelle Marin-Trottin et David Trottin
Maîtrise d'oeuvre : Emmanuelle Marin-Trottin et David Trottin
Maîtrise d'ouvrage : commande privée
Maison Icône
Le concept de la "maison icône" est la version contemporaine, économique et critique de l'icône de la maison individuelle : archétype à quatre murs et toit pentu que l'imaginaire collectif véhicule comme absolu. Pour en revisiter l'image, les façades et le toit à 45° ont été mis à l'unisson et sont habillés de panneaux de bois industriel côté jardin et de grillage végétalisé côté rue, prolongeant le talus arboré sur lequel est posé la maison. Ce principe de "peau" choisie avec le client, transforme la maison en un monolythe mystérieux où l'expression des signes traditionnels (gouttières, cheminées ou balcons fleuris) a disparu. Quatre ans après le catalogue que nous avons édité : "36 modèles pour une maison", la maison icône de Montreuil est l'exacte réplique de la proposition que nous avions faite à l'époque. - Anne-Françoise Jumeau et Louis Paillard
Maîtrise d'oeuvre : Anne-Françoise Jumeau et Louis Paillard
Maîtrise d'ouvrage : commande privée
