La hauteur est le sujet écologique débattu dans toutes les municipalités : la ville ne peut s’étendre indéfiniment sur les espaces libres, et la densification passe alors par une surélévation du tissu urbain. En France pourtant, l’urbanisme « villageois » semble résister ici et là, et s’opposer diamétralement à l’idée de hauteur, avant même d’en considérer les potentialités.
"Bénéficiant d’une exception au plafond
parisien des 37 mètres, l’édifice culminant de la tour M6B2 atteint les 50
mètres. Végétalisée à l’aide d’espèces issues de milieux sauvages, elle devient
semencière : elle permet aux vents de diffuser des graines de rang 1 dans
son environnement immédiat, devenant alors un outil d’aménagement mais aussi de
régénération à l’échelle de la métropole parisienne, sur laquelle elle distille
une aura « green ». Loin de l’exploit ou de la provocation, la
hauteur permet ici de rejoindre une aspiration primordiale pour l’environnement
urbain : la biodiversité. Son
revêtement de titane génère des effets de moirage qui contribuent à son aspect
changeant. Si sa morphologie organique illustre sa fonction, sa vêture redonne
ses lettres de noblesse à son programme : car il s’agit là de 18 étages de
logements sociaux dans Paris intra-muros, dotés de balcons filants en plein
ciel.
Le cœur d’îlot s’étend, lui, comme une
prolongation de la façade végétale, drapant jusqu’aux pieds des autres
bâtiments. Ces derniers, plus bas, aux géométries franches et aux façades
métalliques (zinc, aluminium), sont postés de part et d’autre, tenant les
angles des rues. On peut alors déambuler dans un jardin protégé, comme hors de
la ville, entre arbustes et tapis de bruyère".
Edouard François