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Porté, conçu, développé et financé par ses futurs habitants, l’habitat participatif contemporain s’inscrit dans une ambition renouvelée.
Née dans les coopératives HBM des mouvements syndicalistes ouvriers du XIXe siècle, développée avec les associations « castors » auto-constructeurs après guerre, puis relativement marginalisée, la pratique apparaît à nouveau très populaire pour de futurs voisins qui aspirent à une réflexion collective sur leur immeuble, ses modes d’habiter et les liens à développer avec leur quartier et la ville.
L’exposition « Habitat participatif, 3 sites 12 projets » présente les propositions lauréates, les projets finalistes ainsi que les histoires et le processus du premier appel à projets lancé par la Ville de Paris pour la construction de trois immeubles participatifs.
Comme pour leurs illustres aînés, la cité « Paris-jardin » de 1911, les logements Mars 76 à Cergy, ou l’opération rue du Buisson Saint-Louis (75010), menée par Bernard Kohn en 1983, chaque proposition propose des architectures nouvelles, reflet de la singularité des programmes, des enjeux et aspirations de leur époque. Rue Armand Carrel (75019) ou rue Gasnier-Guy (75020), les 12 groupes d’habitants, dont 80% des membres sont éligibles au logement social et leurs architectes, développent ainsi des programmes et usages innovants : espaces mutualisés ouverts sur le quartier, toit-potager, coworking, café associatif, façades végétalisées, coursives habitées et terrasses suspendues, ateliers de fabrication et bricolage. Ils s’engagent également dans une conception vertueuse dans leur gestion. Ainsi, plusieurs dispositifs sont mis en œuvre comme la gestion des eaux de pluie, des installations photovoltaïques, des façades végétalisées ou la ventilation strictement naturelle afin de rester peu énergivore.
Chaque proposition exposée témoigne ainsi d'une volonté renouvelée pour une fabrique alternative du logement fondée sur la non-spéculation et la solidarité, qui souhaite être au plus prêt des aspirations personnelles de chacun mais aussi inventer une vie collective plus mixte et plus intense.